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Incendie à L’Île-Saint-Denis: le bilan s’alourdit, trois morts dont une adolescente par défenestration

août 19, 2023 17:10, Last Updated: août 19, 2023 17:41
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Au moins trois morts, de nombreux blessés et des habitants traumatisés : un incendie s’est déclaré samedi dans un immeuble d’habitation de 12 étages à L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de Paris, provoquant un lourd bilan.

Le feu a pris peu avant 10h00 au 9e étage et s’est propagé jusqu’au sommet d’un immeuble en briques apparentes de la cité Maurice Thorez, au cœur de cette île-commune insérée dans un méandre de la Seine, au nord de la capitale.

« À l’heure actuelle, le bilan victimaire est de trois personnes décédées, 19 blessés en urgence relative », a déclaré à 15h00 devant la presse Isabelle Pantèbre, préfète déléguée à l’égalité des chances à la préfecture de Seine-Saint-Denis. « Une cinquantaine de logements » ont été « impactés », a-t-elle ajouté, la préfecture évoquant dans un communiqué « une centaine » de personnes « impliquées ».

D’après le parquet de Bobigny, sollicité par l’AFP, l’une des trois personnes décédées est une adolescente de 13 ans, qui se serait défenestrée. Une enquête pour « recherches des causes de la mort » a été ouverte et confiée au service de police judiciaire du département, a indiqué la même source, précisant n’avoir pour l’heure « pas d’informations précises sur l’origine de l’incendie ».

Prise en charge des victimes

« Le feu est éteint, notre priorité est la prise en charge des victimes », a annoncé vers 15h00 un capitaine de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Il a décrit un « engagement éprouvant » pour les équipes, qui ont procédé à au moins « huit sauvetages de personnes bloquées dans les étages ».

Deux pompiers ont été blessés lors de l’intervention et hospitalisés dans un « état stable », selon un porte-parole de la BSPP. Un important dispositif de secours et de lutte contre l’incendie a été déployé, mobilisant environ 200 sapeurs-pompiers appuyés par 60 engins.

Le maire de la petite ville de quelque 8000 habitants, Mohamed Gnabaly, a transformé un gymnase municipal en site d’accueil des habitants concernés par le sinistre. Un centre d’appui psychologique a également été installé par la préfecture.

Sur place, les autorités ont empêché l’accès à l’immeuble, selon une journaliste de l’AFP. Un léger dégagement de fumée était encore visible en début d’après-midi et quelques pompiers s’affairaient autour des lieux. Beaucoup d’entre eux étaient rassemblés sous un barnum.

Dans la cité Thorez, l’émoi était palpable parmi la soixantaine d’habitants réunis à l’extérieur. D’après certains d’entre eux, une salle, au rez-de-chaussée d’un bâtiment voisin, a été réservée pour l’accueil des corps des personnes décédées.

Un homme en est ressorti en pleurs, pris en charge par des proches. « Ça nous touche de très près », souffle une jeune femme, attendant des nouvelles de l’état de santé d’un membre de sa famille. « Quelqu’un à l’intérieur m’a appelée et j’ai appelé ma famille. Tout le monde est sorti par les escaliers à part les gens du 10, 11, 12 qui ne pouvaient pas sortir », raconte à l’AFP Jehovana Mvula 21 ans, étudiante infirmière, assise sur un bloc de béton à proximité de l’immeuble.

« On est sortis tout de suite », confirme son père, Maurice Mvula, qui habite au huitième étage. « Il y avait des très grosses fumées », ajoute ce menuisier à la retraite. « Je suis descendu et j’ai frappé aux portes, il n’y avait ni alarme qui a sonné, ni rien. C’est le bouche-à-oreille » qui a permis de prévenir les habitants, témoigne à leurs côtés Roger Okitachungu, qui se dit « traumatisé ». D’après Jehovana Mvula, « c’est le deuxième incendie en moins de deux ans » et le quatrième depuis 2014 dans cet immeuble, le plus haut du quartier.

Une enquête en cours sur l’état du bâtiment 

Interrogée, la préfète Pantèbre a indiqué que « l’enquête (était) en cours sur l’état du bâtiment ». « Un architecte est en train d’expertiser le bâtiment pour savoir si les habitants pourront être relogés ce (samedi) soir », a-t-elle ajouté.

Le député de la circonscription, Éric Coquerel (LFI), s’est dit « terrifié » par cet incendie, dans un message posté sur X (ex-Twitter). Sur le même réseau social, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), a fait part de son « effroi ».

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