Les éleveurs français dénoncent l’estimation du nombre de loups présents sur le territoire français.
La population lupine de France aurait un peu diminué cette année. Selon la Préfecture Auvergne-Rhône-Alpes qui coordonne le plan national loup 2018-2023, « alors que la population de loups était estimée à l’issue de l’hiver 2017-2018 à 430 individus, le bilan […] pour l’hiver 2022-2023 […] établit une estimation provisoire à 906 loups, soit un chiffre stable par rapport à l’an dernier (921 loups) « .
Le nombre de loups serait donc quasiment stable, avec une légère baisse enregistrée. Cette baisse fait pourtant réagir à la fois les associations de défense de la nature, mais aussi les organisations agricoles.
Un nombre sous-évalué
Lors de la réunion « groupe national loup » organisée par la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes Fabienne Buccio, le premier syndicat agricole FNSEA, ses associations spécialisées dans l’élevage d’ovins, de bovins et de chevaux (FNO, FNB, FNC), le syndicat allié Jeunes agriculteurs (JA) et les Chambres d’agriculture (où FNSEA/JA sont majoritaires) ont « claqué la porte », rapporte 20 Minutes.
« Clairement, le nombre de loups est sous-évalué », s’est agacé Bernard Mogenet, président de la FDSEA Savoie, lors d’une conférence de presse.
En effet, le loup étant un animal sauvage et nomade, le comptage n’est basé que sur la prise d’indices établie par l’Office français de la biodiversité (OFB) qui publiera ensuite les chiffres de cette estimation.
Les éleveurs dénoncent le recours à un nombre d’indices « très en retrait par rapport à l’année précédente, près de 1 000 en moins », du fait de son « manque de moyens », explique Le Point. Ceux-ci craignent que cette baisse entraîne alors une diminution du nombre de tirs dérogatoires autorisés en dernier recours afin d’abattre des loups pour protéger les troupeaux.
En réponse, la préfecture indique que « l’analyse des données génétiques collectées cet hiver permettra à l’OFB, au cours de l’été, de procéder à une réévaluation en vue d’annoncer un chiffre stabilisé ».
De leur côté, les organismes de défense de la nature tels que France Nature Environnement, Ferus ou le WWF, ont aussi réagi en appelant l’État à « autoriser moins de tirs dérogatoires ».
« Des bêtes élevées à l’extérieur, dans les prés, ça devient impossible. »
Dans la Drôme, les organisations agricoles déclarent subir une pression insupportable du fait des attaques de loups, l’élevage ovin devenant de plus en plus difficile.
« On se retrouve face au loup dans notre troupeau avec l’impossibilité de faire quoi que ce soit » explique Yvan Jarnias, président des « Jeunes Agriculteurs » (JA) et éleveur à Saint-Auban-sur-Ouvèze, sur France Bleu.
Sébastien Ageron, éleveur à Auriolles-en-Royans , a été amené à enfermer ses ovins et risque de devoir faire de même avec ses bovins, ceux-ci pouvant aussi subir des attaques de loups : « On est obligé de faire exactement le contraire de ce que les gens voudraient : des bêtes élevées à l’extérieur, dans les prés, ça devient impossible. »
Le prochain plan loup (années 2024/2029), qui permet de réguler la population de loups, sera présenté en septembre 2023. La FNSEA et les Chambres d’agriculture montent d’ores et déjà au créneau, réclamant un assouplissement des règles pour abattre les loups s’en prenant aux troupeaux « sans plafond de destruction ».
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