Emmanuel Macron, candidat à sa propre succession, a proposé une réforme du RSA avec « un meilleur équilibre des droits et devoirs » et « l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine » à une activité facilitant l’insertion professionnelle.
« Les bénéficiaires du RSA ont en quelque sorte été les victimes de notre mauvaise organisation collective et notre nation s’est organisée d’abord en divisant les compétences », a déclaré le jeudi 17 mars le Président sortant lors d’une conférence de presse à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, en considérant que « personne ne considère que cette dignité est reconnue, respectée, avec une prestation ».
» Il y aura dans cette réforme l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation en insertion soit d’emploi », a estimé Emmanuel Macron. « Et d’être mieux accompagné et dire qu’il n’y a pas simplement une prestation mais un accompagnement ».
Près de deux millions de personnes concernées
Le revenu de solidarité active (RSA) assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer. Le RSA est ouvert, sous certaines conditions, aux personnes d’au moins 25 ans, ainsi qu’aux jeunes actifs de 18 à 24 ans s’ils sont parents isolés ou justifient d’une certaine durée d’activité professionnelle.
Fin septembre 2021, le nombre de bénéficiaires du RSA était estimé à 1,91 million de foyers. Le montant total engagé était de près de 2,90 milliards d’euros au troisième trimestre 2021, poursuivant la diminution amorcée à la fin de l’année 2020, selon la Caisse nationale d’allocations familiales.
Sanctions graduées si non-respect des obligations
Le favori des sondages a dressé un parallèle entre cette réforme souhaitée du RSA et « le contrat d’engagement jeune pour les 18 25 ans » entré en vigueur début mars, dont l’allocation d’un maximum de 500 euros est soumise à conditions, notamment « un parcours intensif avec une mise en activité systématique, soutenue et régulière » et dont le non-respect des obligations expose à des sanctions graduées.
« Je n’ai pas voulu faire le RSA pour les 18-25 ans parce que je considère que c’est en quelque sorte nous satisfaire d’une idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires », s’est justifié le chef de l’État, en défendant l’idée de « demander une part d’efforts pour toutes celles et ceux qui le peuvent ».
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