POLITIQUE

Présidentielles 2027 : l’hypothèse d’une candidature de Robert Ménard

mai 28, 2024 9:59, Last Updated: mai 28, 2024 10:16
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S’il n’a encore rien annoncé officiellement, le maire de Béziers, Robert Ménard évoque depuis plusieurs mois sa potentielle participation à l’élection présidentielle de 2027. Son bilan, salué à la tête de la ville de l’Hérault et sa notoriété, pourraient servir ses ambitions. Mais si l’ancien directeur de Reporters sans frontières se porte candidat, il devra imprimer sa marque, tant les candidatures à la droite de l’échiquier politique risque d’être nombreuses.

« On va voir »

Il n’est pas exclu que celui qui est maire de Béziers depuis 2014 rejoigne la liste des participants à la course à l’Élysée dans trois ans. Depuis l’automne 2023, Robert Ménard multiplie les déclarations qui rendent l’hypothèse de sa candidature de plus en plus crédible.

Interrogé au mois d’octobre par Pascal Praud dans l’Heure des Pros sur sa possible participation au prochain scrutin présidentiel, Robert Ménard a été clair. « C’est quelque chose que je n’exclus plus du tout », a-t-il répondu au journaliste de Cnews.

Six mois plus tard, en avril dernier, le présentateur lui repose la question, à laquelle l’intéressé répond de manière plus nuancée, sans pour autant exclure quoi que ce soit. « Ce n’est pas à l’ordre du jour. On va voir ».

Les atouts de Robert Ménard

Il faut dire que l’ancien journaliste dispose d’atouts non-négligeables qui pourraient propulser sa candidature. Il bénéficie d’une certaine notoriété. Son visage était déjà familier des Français avant qu’il ne débute sa carrière d’élu local puisqu’il a co-fondé en 1985 la célèbre ONG Reporters sans frontières (RSF) et l’a dirigé jusqu’à sa démission en 2008.

Son passage à la tête de l’association a été marqué par des actions fortes, comme la défense du seul journal multi-ethnique Oslobodjenje lors de la guerre Bosnie-Herzégovine (1992-1995) ou encore en gênant le départ de la flamme olympique à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin de 2008 afin de dénoncer notamment la violation des droits de l’Homme en Chine et au Tibet.

Sa notoriété ne s’est pas érodée lorsqu’il est arrivé aux affaires de Béziers en 2014. Bien au contraire. Ses échanges houleux avec la Ligue des droits de l’Homme au sujet de la laïcité ou plus récemment du couvre-feu pour les mineurs et la mise en place de mesures sécuritaires, parfois critiquées par certains responsables politiques, ont fait de lui un personnage incontournable du paysage politique français et un invité régulier des plateaux des chaînes d’information en continu.

Son bilan de maire est aussi salué par l’ensemble des habitants de la commune de l’Hérault. Lors des dernières élections municipales en 2020, Robert Ménard a été largement réélu et a obtenu plus de 68% des voix. « La ville est plus sûre, plus propre, plus dynamique économiquement et beaucoup de choses ont été faites en matière de rénovations d’immeubles », nous raconte Nadine (le prénom a été changé) habitante de Béziers depuis plus de 40 ans.

« Il est présent à tous les événements culturels et fait en sorte que la feria se déroule dans les meilleures conditions. Avant la feria était très dangereuse, il y avait beaucoup d’affrontements entre des bandes. Maintenant, non », rajoute l’administrée.

Les obstacles de la candidature

Mais si l’ancien directeur de RSF choisissait de se lancer dans la course à l’Élysée en 2027, il trouverait face à lui un chemin semé d’embûches. L’enjeu pour Robert Ménard serait d’exister face aux nombreux et possibles prétendants de droite à la fonction suprême, allant de l’aile droite de la macronie au Rassemblement national, en passant par les Républicains et Reconquête !

Pas facile de proposer une nouvelle offre politique face à Marine le Pen qui prépare sa quatrième candidature, Éric Zemmour qui a déclaré en mars qu’il serait « en principe » sur la ligne de départ dans trois ans, mais aussi Laurent Wauquiez, Gérald Darmanin et Bruno le Maire dont les ambitions élyséennes ne sont plus un secret pour personne.

Robert Ménard va devoir également imposer sa marque pour se constituer un électorat et donc trouver un élément qui va le distinguer de ses potentiels concurrents. Le terrain sécuritaire est déjà occupé par la cheffe des députés RN et le président de Reconquête ! et celui du libéralisme économique par le candidat LR et éventuellement celui du bloc macroniste.

Cependant, l’élu de la commune de l’Hérault se distingue, notamment à droite, par ses discours forts à l’encontre des régimes autoritaires et totalitaires. Dans un entretien récemment accordé à Epoch Times, il prônait un soutien « illimité » à Kiev, n’avait pas hésité à qualifier la Russie, la Chine et l’Iran « d’ennemis » et avait conclu en disant que « l’Europe et l’Occident devaient réapprendre à se battre ».

Un discours qui ne serait peut-être pas payant électoralement, la guerre en Ukraine n’étant pas au cœur des préoccupations des Français contrairement au pouvoir d’achat et à l’inflation, mais qui crée une distinction avec les autres candidats.

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