Le 13 décembre, le ministère du Travail a annoncé le lancement d’une expérimentation du versement du revenu de solidarité active à ses allocataires sous condition qu’ils effectuent de 15 à 20 heures de travail par semaine.
La mesure, qui devrait concerner 30.000 personnes, a essentiellement été pensée pour rapprocher de l’emploi des publics qui en sont très éloignés. Ainsi que l’avait dévoilé la Cour des comptes en début d’année, 40% des allocataires d’une année N (année en cours) demeurent inactifs et touchent encore le RSA quatre ans plus tard, un chiffre qui ne descend qu’à 34% à N+ 7.
Cette réforme préfigure celle qui conduira à la création d’un nouvel organisme censé chapeauter les politiques publiques de l’emploi et du travail sous le nom de « France Travail », et dont chacun espère qu’il sera plus efficace que Pôle emploi (en 2017, selon l’INSEE, seuls 12,9% des chômeurs déclaraient avoir retrouvé un emploi grâce à Pôle emploi).
Bien que ses contours soient encore flous et en gestation, France Travail devrait être une sorte de guichet unique pour les demandeurs d’emploi avec des déclinaisons en régions. Il est impossible de savoir, pour l’heure, s’il fusionnera les services de Pôle emploi, des missions locales et de Cap’emploi, ce qui, a minima, permettrait de réaliser des économies d’échelle en termes de masse salariale.
Il est toutefois probable que cette nouvelle réforme ne réglera rien : d’abord parce que seuls des organismes privés (agissant au besoin en qualité de délégataires publics) seraient véritablement en mesure de répondre aux besoins des entreprises, en termes de recrutement mais aussi de formation professionnelle ; ensuite parce que, comme nous l’évoquions récemment, le problème du cumul des aides sociales et de la désincitation au travail n’est ni traité, ni même étudié avec précision.
Article écrit par Romain Delisle, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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