Affaire Fillon : 5 ans de prison dont 2 ferme requis contre l’ancien Premier ministre

Par Epoch Times avec AFP
10 mars 2020 19:06 Mis à jour: 11 mars 2020 11:27

Cinq ans de prison, dont deux ferme, à l’encontre de l’ancien Premier ministre, 375 000 euros d’amende et une peine de dix ans d’inéligibilité.

Après de plus de quatre heures d’un réquisitoire à deux voix devant une salle comble, les procureurs financiers ont appelé le tribunal correctionnel de Paris à rendre « une décision à la hauteur de la légitime exemplarité attendue d’un prétendant à la magistrature suprême ».

Au terme d’un féroce réquisitoire contre « l’appât du gain » de François Fillon, le parquet national financier (PNF) a demandé mardi 10 mars, cinq ans de prison, dont deux ferme, à l’encontre de l’ancien Premier ministre, réaffirmant que les emplois de son épouse Pénélope étaient « fictifs et artificiels ».

Dénonçant le « profond sentiment d’impunité » de l’ancien champion de la droite à la présidentielle 2017, qui avait « fait de la probité une marque de fabrique », l’accusation a également demandé contre François Fillon, retraité de la politique, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité.

Aux yeux du PNF, M. Fillon, dont les actes « systématisés » ont « persisté dans le temps », a « pris en otage son épouse et son suppléant » dans un but d’« enrichissement personnel ».

Trois ans avec sursis, 375 000 euros d’amende pour son épouse

Contre Pénélope Fillon, « victime en quelque sorte consentante des agissements de son mari », trois ans avec sursis et 375 000 euros d’amende ont été requis. Elle avait touché 613 000 euros d’argent public pour trois contrats d’assistante parlementaire entre 1998 et 2013, auprès de son mari député et du suppléant de celui-ci dans la Sarthe, Marc Joulaud.

Les procureurs ont requis deux ans avec sursis et 20 000 euros d’amende contre M. Joulaud, actuel maire de Sablé-sur-Sarthe, candidat à sa réélection. Le tribunal rendra son jugement dans plusieurs semaines. En vertu de la réforme des peines devant entrer en vigueur ce mois-ci, une peine qui excéderait un an ferme ne serait pas aménageable.

« Punchlines »

Au sortir de l’audience, l’avocat de François Fillon Antonin Lévy a critiqué « des punchlines » qui « en droit ne vont pas tenir très longtemps ». 

L’affaire, révélée par un article du Canard enchaîné en janvier 2017, avait atomisé la campagne présidentielle de François Fillon, alors donné favori.

La défense plaidera la relaxe mercredi.

 

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