Prix Sakharov: Pékin refuse de dire si le Ouïghour Ilham Tohti est en vie

Par Epochtimes.fr avec AFP
19 décembre 2019 10:25 Mis à jour: 19 décembre 2019 16:51

Pékin a qualifié jeudi de « terroriste » Ilham Tohti, un universitaire ouïghour emprisonné en Chine, et refusé de dire si celui qui a reçu le prix Sakharov du Parlement européen était ou non en vie.

Ancien professeur d’économie à Pékin, M. Tohti, 50 ans, avait été condamné en 2014 à la prison à vie à l’issue d’un procès qui avait suscité l’indignation de gouvernements étrangers et d’organisations internationales.

Le Parlement européen a décerné fin octobre à l’intellectuel le prix Sakharov des droits de l’homme et réclamé sa libération immédiate.

Mercredi, la fille d’Ilham Tohti, Jewher Ilham, a reçu à Strasbourg la récompense au nom de son père et indiqué à l’AFP ne « même pas (savoir) s’il est encore vivant », la dernière visite d’un membre de sa famille remontant à 2017.

Interrogé à ce sujet, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, a refusé de répondre précisément à cette question devant des journalistes.

« Ce que je sais, c’est qu’Ilham Tohti est un criminel condamné par un tribunal chinois conformément à la loi », a dit M. Geng, affirmant « ne pas connaître » le prix Sakharov.

Le ministère chinois des Affaires étrangères avait pourtant réagi avec véhémence en octobre à l’attribution par le Parlement européen du prix à Ilham Tohti.

M. Geng a également dit espérer que « la lumière ne soit pas mise de façon imméritée sur un terroriste ».

L’intellectuel appartient à l’ethnie ouïghoure, majoritairement musulmane et qui constitue la principale population du Xinjiang.

Cette vaste région du nord-ouest de la Chine a été frappée pendant des années par des attentats attribués à des militants ouïghours et est désormais soumise à un contrôle policier drastique.

Au milieu des années 2000, Tohti avait créé un site internet qui publiait des articles sur des questions de société sensibles.

Ses prises de position sur le bilinguisme chinois-ouïghour, ses critiques de dirigeants politiques ou encore des difficultés des Ouïghours pour trouver du travail lui avaient valu une étroite surveillance policière.

La justice lui a notamment reproché d’avoir, durant ses cours, fait l’apologie d’auteurs d’attentats.

Selon des organisations de défense des droits de l’Homme, un million de musulmans sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique au Xinjiang.

Pékin conteste ce chiffre et parle de « centres de formation professionnelle » destinés à éloigner la population locale de la tentation de l’extrémisme.

 

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