Procès Benalla : le tribunal requiert 3 ans d’emprisonnement dont 1 an ferme

Par Epoch Times avec AFP
6 novembre 2021 15:47 Mis à jour: 7 novembre 2021 07:58

Après trois semaines d’audience, le tribunal a mis son jugement en délibéré au 5 novembre à 14H00. Le parquet a requis 3 ans de prison dont 1 an ferme, avec bracelet électronique et 500 euros d’amende à l’encontre de l’ancien chargé de mission de l’Élysée.

Rappel des faits : le 18 juillet 2018, l’article du Monde l’identifiait sur une vidéo Alexandre Benalla en train de molester un couple place de la Contrescarpe. À partir de cet instant, « tout a basculé dans sa vie ».  Ce fut le raz-de-marée médiatique », a précisé Me Jacqueline Laffont, vendredi à la nuit tombée.

La veille, le parquet avait requis 18 mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ex-proche collaborateur d’Emmanuel Macron. Dans ce dossier aux multiples volets, « on a essayé de tisser une toile, d’additionner des petits cailloux pour en faire un gros ». 

Pendant plusieurs heures, la défense a plaidé la relaxe pour toutes les infractions, à l’exception de l’utilisation frauduleuse, des passeports diplomatiques par Alexandre Benalla, après son limogeage de l’Élysée.

Le 1er mai 2018, place de la Contrescarpe et au Jardin des plantes, Alexandre Benalla a déclaré « cru bien faire » dans un « contexte de grande tension » avec une manifestation qui avait dégénéré, et son « tuteur », le major qui accompagnait le duo, n’a « rien dit ».

« Pour moi, c’est une fierté d’avoir contribué à l’arrestation d’un agresseur de policier. » En revanche, il a clamé n’avoir « procédé à aucun travail de police ». Avant de reconnaître, au dernier jour du procès, une «erreur de jugement»  car il aurait dû « rester à sa place ».

« Vous n’êtes pas en train de juger un symbole, vous jugez des faits. Et vous relaxerez Alexandre Benalla de ces violences volontaires, parce qu’il y a eu une aide à l’interpellation légitime, avec usage de la force proportionnée et nécessaire », a insisté Me Laffont.

Si Alexandre Benalla admet avoir utilisé frauduleusement ses deux passeports diplomatiques après son départ de l’Élysée – une « bêtise » – il conteste avoir fabriqué un « faux » pour obtenir un autre passeport, de service cette fois.

L’ancien chef de cabinet François-Xavier Lauch, dont le prévenu est soupçonné d’avoir utilisé le papier a en-tête, est partie civile.

L’ancien chargé de mission de l’Élysée est aussi poursuivi pour avoir porté une arme sans autorisation en avril 2017 à Poitiers : « Pas le moindre début d’élément » ne prouve que ce pistolet n’était pas « factice », argue l’avocate.

« Je ne suis pas un ange, je ne fais pas les choses dans les règles, sinon je ne serais pas arrivé où j’en étais », a déclaré Alexandre Benalla dans ses derniers mots au tribunal. « Est-ce que ça fait de moi un délinquant ? » 

Pour la première fois, il a admis avoir « menti » au sujet d’un téléphone qu’il avait affirmé avoir « perdu » lors de sa première garde à vue. Ce afin que « des échanges avec les autorités, notamment le président de la République, ne se retrouvent dans la presse », a-t-il affirmé.

L’avocat de Vincent Crase, contre lequel un an de prison avec sursis a été requis, a plaidé la relaxe sur l’ensemble des faits, sauf pour le port d’une arme ce 1er mai.

« Je vous demande de dire que cette faute pénale n’est qu’une parenthèse de quelques minutes et que cela ne mérite pas que son honneur soit à ce point bafoué », a lancé Me Christian Saint-Palais.

« Investi d’un certain pouvoir » lorsqu’il était à l’Élysée, Alexandre Benalla a « trahi la confiance qui lui a été faite », estime le tribunal, qui souligne qu’à tout « pouvoir » correspond une « responsabilité ».  C’est pour cette raison que le tribunal est allé bien au-delà des réquisitions du parquet, qui avait réclamé dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis.

 


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