Procès de Christophe Dettinger : l’ancien boxeur a été placé en détention provisoire

10 janvier 2019 08:42 Mis à jour: 10 janvier 2019 08:42

Alors qu’une audience en comparution immédiate s’est tenue à Paris dans la soirée du 9 janvier, le procès de Christophe Dettinger a finalement été renvoyé au 13 février.

Quatre jours après les images où l’on peut le voir asséner des coups à deux policiers sur la passerelle Léopold Sédar Senghor à Paris, Christophe Dettinger était jugé en comparution immédiate ce jeudi.

L’ancien champion de France de boxe – qui s’était lui-même constitué prisonnier le 7 janvier – doit répondre du chef d’accusation de « violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Il encourt une peine de 100 000 euros d’amende et 7 ans de prison.

Âgé de 37 ans et père de 3 enfants, M. Dettinger a demandé un délai pour préparer sa défense. Le tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 13 février.

Conformément aux réquisitions du parquet, la cour a délivré un mandat de dépôt à l’encontre du prévenu afin d’« empêcher la réitération des faits et une soustraction à la justice ».

Une décision qui a suscité la désapprobation des soutiens du boxeur présents dans la salle d’audience autant que celle de ses avocats, qui ont rappelé que « la liberté doit être la règle et la détention provisoire l’exception ».

« Pour moi, rien ne justifiait que Christophe soit placé en détention. Il y a des critères, il y a une obligation très forte de la part du législateur. Le juge doit démontrer que la mise en détention provisoire, au vu des éléments précis et circonstanciés de la procédure, constitue l’unique moyen de répondre à différents critères. Il y avait des réponses à tous », a déclaré maître Vigier.

« Quel est le vrai problème ? Que veut le procureur de la République ? Qu’il ne violente plus des gendarmes – ce qui, là, est normal – ou qu’il ne soit plus gilet jaune ? Le ministère public est-il ici en position pour demander aux gens de ne plus avoir les convictions qu’ils ont ? Est-ce qu’il faut normer toute la population et que le ministère public s’en charge maintenant ? C’est très surprenant. »

Christophe Dettinger a également pris la parole pendant l’audience. Très ému, il a fait part de ses regrets :

« Je ne suis pas fier de moi quand je vois ces images, j’ai trois enfants à élever correctement. »

« C’était comme si je voyais une dame se faire agresser par dix personnes dans le métro », s’est-il justifié, faisant référence à la scène qui l’aurait poussé à projeter un gendarme au sol et à le frapper après que celui-ci s’en est pris à une manifestante pacifique.

Conseil de cette femme d’une quarantaine d’années qui affirme que M. Dettinger lui a « sauvé la vie », maître Philippe Veulle assure pour sa part que «ces violences policières sont totalement inacceptables».

« Il s’agit d’un procès d’État. C’est la première fois de ma vie que je vois le gouvernement s’immiscer de cette manière dans une affaire de justice», s’emporte ce membre du collectif « Robes noires et gilets jaunes » qui défend plusieurs manifestants « victimes d’agissements policiers » depuis le début de la mobilisation.

Des déclarations qui tranchent avec celles des avocats des forces de l’ordre qui ont affirmé que « les violences commises samedi contre les deux gendarmes sont des violences graves, méthodiques, froides, réitérées ».

« Les violences sont allées à la limite de l’intention homicide », ont-ils ajouté, indiquant que leurs clients attendaient désormais « que la justice vienne rappeler qu’il y a une ligne rouge ».

« On ne le lâchera pas, mais on sait qu’il n’y aura pas d’issue heureuse à ce procès», conclut un manifestant présent aux côtés de l’ancien boxeur pendant les faits.

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