Procès de Donald Trump : l’ancien président pourrait ne pas être en mesure de voter pour lui-même lors de l’élection présidentielle

Si l'ancien président est incarcéré, il ne pourra pas voter en novembre

Par Samantha Flom
1 juin 2024 13:20 Mis à jour: 13 juin 2024 00:48

Le nouveau statut de l’ancien président Donald Trump en tant que criminel condamné fait couler beaucoup d’encre, certains se demandant s’il pourra voter dans son État d’origine, la Floride, lors de l’élection présidentielle en novembre prochain.

Le 30 mai, un jury de Manhattan a plongé la nation dans des eaux inconnues en déclarant Trump coupable d’avoir falsifié des documents commerciaux afin de dissimuler un autre crime.

La loi de Floride interdit à des criminels condamnés en Floride de voter tant qu’ils n’ont pas purgé l’intégralité de leur peine, y compris dans les cas de mises à l’épreuve ou de libérations conditionnelles. Toutefois, une condamnation pour crime dans un autre État ne prive pas un électeur de son droit de vote dans un État différent.

Donald Trump ne pourra donc voter en Floride qu’à la condition qu’il ne soit pas incarcéré à New York à ce moment-là.

Une relation conflictuelle

La décision de condamnation sera laissée à l’appréciation du juge de la Cour suprême de l’État de New York, Juan Merchan, qui prendra en compte le casier judiciaire de l’ancien président ainsi que d’autres facteurs, tels que son histoire personnelle et la condamnation elle-même.

Tout au long du procès, Donald Trump s’est fréquemment emporté contre le juge Merchan, estimant qu’il était partisan et embourbé dans les conflits d’intérêts. Il a réitéré ses critiques après le verdict.

« Nous avons un juge qui est très conflictuel », a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse tenue le 31 mai à la Trump Tower, à New York.

« Vous savez quel est le conflit. Personne ne veut rien écrire à ce sujet, et je ne suis pas autorisé à en parler. Si je le fais, il dit que je serai mis en prison ».

Le juge Merchan est connu pour avoir fait des dons à des candidats et à des causes démocrates dans le passé, y compris à la campagne de Joe Biden en 2020. Par ailleurs, sa fille, Loren Merchan, dirige un cabinet de conseil politique ancré à gauche qui compte la campagne de réélection de Biden en 2024 parmi ses clients.

Donald Trump était déjà sous le coup d’une ordonnance de bâillonnement qui l’empêchait de faire des commentaires publics sur le juge. Une fois qu’il a été révélé par la presse que la fille du juge travaillait pour son adversaire politique, Trump a pris le risque d’en parler publiquement. En réponse, le juge a ajouté les membres de sa propre famille à la liste de ceux dont le candidat n’avait pas le droit de parler en public.

Au cours du procès, Donald Trump a été condamné à une amende de 9000 dollars pour avoir enfreint cet ordre de bâillonnement.

Le bâillon reste en place à l’heure actuelle, mais l’ancien président a exprimé son souhait que d’autres s’expriment en son nom pour dénoncer l’injustice présumée de cette situation.

Il a ensuite confirmé qu’il ferait appel de la condamnation.

« Les citoyens de notre pays savent qu’il s’agit au fond d’une supercherie, ils le savent et ils le comprennent », a-t-il déclaré. « Vous savez, ils sont très intelligents. Nous allons donc faire appel de cette escroquerie ».

Condamnation et appel

L’ancien président a été reconnu coupable de 34 chefs d’accusation, chacun étant passible d’une peine d’emprisonnement maximale de quatre ans. Toutefois, il est probable qu’il purge ces peines de manière concomitante, soit un total de quatre ans d’emprisonnement.

Toutefois, le juge pourrait prononcer une peine plus légère, à savoir une mise à l’épreuve ou une libération conditionnelle, ce que l’avocate californienne Neama Rahmani a jugé plus probable.

« Le juge Merchan a montré sa réticence à emprisonner Donald Trump lorsqu’il a enfreint l’ordre de bâillonnement à dix reprises », a expliqué Mme Rahmani à Epoch Times. Elle a également noté que le crime en question est un délit de classe E, le niveau le plus bas à New York.

Toutefois, d’autres experts juridiques pensent que la condamnation sera annulée en appel.

Les avocats de la défense de l’ancien président estiment avoir été « sévèrement limités » dans les preuves qu’ils pouvaient présenter, tandis que les témoins de l’accusation semblent avoir été autorisés à utiliser « toutes sortes d’éléments salaces, étrangers et préjudiciables ».

« Je ne serais pas surpris que cette condamnation soit finalement annulée », a déclaré un spécialiste. « Mais il est peu probable que cela se produise avant l’élection.

Avec Associated Press

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