L’accusation a conclu son réquisitoire mercredi contre les 51 accusés au procès des viols de Mazan en rappelant que le viol « ordinaire, accidentel ou involontaire n’existe pas », espérant que le verdict de la cour fin décembre portera « un message d’espoir aux victimes de violences sexuelles ».
« Par votre verdict, vous signifierez que le viol ordinaire n’existe pas. Que le viol accidentel ou involontaire n’existe pas. Vous délivrerez un message d’espoir aux victimes de violences sexuelles. Vous rendrez une part de son humanité volée à Gisèle Pelicot », a affirmé Laure Chabaud, l’une des deux représentantes du ministère public, en s’adressant à la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon.
« Par votre verdict, vous signifierez aux femmes de ce pays qu’il n’y a pas de fatalité à subir et aux hommes de ce pays pas de fatalité à agir. Vous nous guiderez dans l’éducation de nos fils, car c’est par l’éducation que s’impulsera le changement », a-t-elle ajouté.
Sa prise de parole est venue conclure un réquisitoire de près de trois jours à l’encontre de Dominique Pelicot et ses 50 coaccusés, contre lesquels l’accusation a réclamé des peines s’étalant de 4 ans de prison ferme à 20 ans de réclusion criminelle.
Un procès qui aura marqué la société
Selon elle, « il y aura un avant et un après » procès des viols de Mazan, une formule déjà utilisée lundi par le Premier ministre Michel Barnier.
Mme Chabaud a espéré que les peines qui seront prononcées lors du verdict, prévu au plus tard le 20 décembre, conduiront les accusés à « une prise de conscience réelle et profonde » de leurs actes, « notamment sur la notion de consentement ».
La magistrate a en revanche regretté que durant les débats, débutés le 2 septembre, il se soit « parfois dégagé de cette salle une communion dérangeante entre les accusés, menant à une décontraction inappropriée ». De même elle a fustigé la « formule magique » répétée par plusieurs accusés, qui ont assuré « n’avoir pas eu l’intention » de violer Gisèle Pelicot, « pour faire disparaître leur responsabilité ». « Sachez messieurs que les formules magiques ne fonctionnent pas dans les enceintes judiciaires », a-t-elle asséné.
L’avocate générale a enfin espéré que « l’ampleur du combat qui doit être mené » amène à « une prise de conscience collective, sociétale » : « Ce procès est une pierre à l’édifice que d’autres après nous continueront à construire », a-t-elle conclu, « ce procès est un pas sur le long et sinueux chemin de la reconstruction ».
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