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Procès en appel de l’attentat de Nice du 14 Juillet : « le film d’horreur » de deux enfants

mai 6, 2024 14:55, Last Updated: mai 6, 2024 18:57
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Deux enfants blessés lors de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice ont témoigné lundi de leur « film d’horreur » lors du procès en appel de deux proches de l’auteur de l’attaque qui a fait 86 morts, dont une quinzaine d’enfants.

C’est la première fois que des mineurs s’expriment directement, alors que selon l’association « Une voie des enfants », 3000 enfants étaient présents le soir du drame et 700 ont été suivis par la cellule psychologique spécialement créée après l’attentat.

La cour d’assises spéciale de Paris a choisi de les entendre en visioconférence depuis Nice. Au côté de leur mère et d’un avocat, Landy et Telyan, 13 et 12 ans, ont lu leur témoignage, d’une voix claire.

« Nous avons perdu connaissance et le film d’horreur a commencé »

La famille avait passé « une très bonne soirée » devant le feu d’artifice et « d’un coup, boom, plus rien. Nous sommes tombés, percutés par différents mouvements de foule et par ce camion. Nous avons perdu connaissance et le film d’horreur a commencé », a raconté Landy, alors âgée de cinq ans et demi.

Touchée au crâne et à une jambe, elle a passé un mois à l’hôpital et garde des cicatrices physiques. Mais elle reste surtout marquée par la panique qui a frappé la famille, quand son petit frère de huit mois est resté introuvable pendant des heures.

La poussette était vide au milieu des cadavres. Un couple ayant entendu le bébé hurler l’avaient emmené à l’abri. Ses parents l’ont retrouvé grâce à un appel relayé sur les réseaux sociaux. « Je m’en rappelle comme si c’était hier », a insisté Landy.

Son petit frère Telyan, quatre ans lors de l’attentat, a expliqué garder « une peur de l’abandon », parce que ses parents, eux-mêmes blessés, n’étaient pas là pour veiller à sa convalescence alors qu’il était victime d’une fracture de la mandibule.

Le « processus de guérison » peut être long 

Au total, une dizaine d’enfants ont prévu de témoigner lors du procès en appel. « Cela permet de se décharger une fois pour toutes, cela fait partie du processus de guérison », a expliqué Landy. Mais le processus peut être long : le témoignage de deux adolescentes ayant perdu leur mère le soir du drame devait être lu lundi, mais leur tante est venue expliquer qu’elles n’avaient pas réussi à écrire. « C’est encore trop tôt ».

Depuis le 22 avril et jusqu’à mi-juin, Mohamed Ghraieb, 48 ans et Chokri Chafroud, 44 ans, condamnés tous deux en première instance à 18 ans de réclusion criminelle (sur 20 ans encourus), sont jugés en appel pour association de malfaiteurs terroriste. Ils ont toujours proclamé leur innocence, affirmant tout ignorer des projets criminels de l’auteur de l’attentat, tué par la police.

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