Procès en appel du Mediator : décision le 6 mars sur la demande de contre-expertise

Par Epoch Times avec AFP
1 mars 2023 09:50 Mis à jour: 1 mars 2023 10:16

La cour d’appel de Paris dira le 6 mars si elle ordonne la contre-expertise réclamée mardi par la défense des laboratoires Servier qui a taxé d' »incompétence » et de « parti pris » les auteurs du rapport de 2013, pivot dans l’accusation contre le laboratoire.

« Le collège d’experts n’avait pas toutes les compétences requises et n’était pas impartial », a plaidé François de Castro, principal avocat de Servier, au procès en appel du Mediator.

Il a mis en cause nommément les trois experts indépendants désignés en 2010 par les juges d’instruction pour répondre à 18 questions sur le Mediator et ses effets : le toxicologue Yvan Ricordel, le biologiste Michel Rieu et le statisticien britannique Paddy Farrington. Me de Castro a notamment insisté sur l’âge des experts au moment de leur nomination.

Leurs conclusions, publiées en 2013, s’étaient montrées accablantes pour Servier. Leur rapport d’expertise soulignait notamment que le Mediator avait bien une action coupe-faim occultée par le laboratoire et que le médicament serait responsable de 1300 à 1800 morts à long terme. Pour ces experts, les laboratoires Servier avaient dissimulé la dangerosité de leur produit qui aurait dû être retiré du marché bien plus tôt.

Une demande non justifiée en droit et en fait

« Cette demande n’est ni justifiée en droit, ni justifiée en fait », a plaidé Me Martine Verdier, avocat de parties civiles, tandis que son confrère Jean-Christophe Coubris rappelait que le Mediator et sa dangerosité avaient déjà fait l’objet de 17 rapports officiels. « Je ne vois pas comment un nouveau collège d’experts pourrait enrichir un dossier déjà si fourni », a-t-il dit. « Demander une contre-expertise reviendrait à ce que cette affaire ne soit jamais jugée », a mis en garde Me Stella Bisseuil. « Il est faux de dire que la contre-expertise est un droit », a insisté le représentant du parquet général qui a ironisé sur la demande « en mode Calimero » des avocats de Servier.

Le groupe pharmaceutique et son ancien numéro 2 Jean-Philippe Seta sont jugés depuis le 9 janvier par la cour d’appel de Paris. En première instance, en mars 2021, le groupe avait été condamné à 2,7 millions d’euros d’amende pour « tromperie aggravée ». Commercialisé depuis 1976 comme anti-diabétique mais largement détourné comme coupe-faim, le Mediator est accusé d’avoir provoqué de graves lésions cardiaques et de nombreux décès jusqu’à son interdiction fin 2009.

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