Les professeurs des universités voyagent habituellement librement partout dans le monde pour partager les résultats de leurs recherches ou collaborer dans différents projets. Mais il semble que les académiciens chinois rencontrent des problèmes pour obtenir leurs passeports.
Un professeur de l’Université des nationalités du sud-ouest dans la province du Sichuan, ouest de la Chine, a récemment publié sur le service de messagerie chinois WeChat la photo d’un passeport chinois accompagnée du message suivant : « J’ai rendu mon passeport à l’administration de l’université ; je me rends compte que mes voyages futurs à l’étranger seront problématiques. » Dans la section des commentaires, le professeur a ajouté que d’autres écoles supérieures de la province commenceraient bientôt à confisquer les passeports de leur personnel académique.
Mme Yang, une employée de l’Université des nationalités du sud-ouest, a confirmé dans un entretien téléphonique avec Radio Free Asia (RFA) que l’université demandait à ses professeurs de remettre leurs passeports.
Le régime chinois « craint que les universitaires ne fassent des remarques imprudentes ou contredisant celles des dirigeants chinois », a expliqué dans une interview donnée à RFA Sun Wenguang, professeur à la retraite de l’Université du Shandong.
Ce professeur n’a pas vu son propre passeport depuis onze ans. « Je n’ai même pas le droit d’aller à Taiwan ou à Hong Kong… Je pense que le régime chinois a peur des érudits », a-t-il précisé.
Les universitaires de Pékin sont également étroitement contrôlés. Un professeur de Pékin qui s’est entretenu avec RFA en demandant à rester anonyme, a dit que depuis l’an dernier, toutes les écoles supérieures de la capitale chinoise avaient commencé à garder sous clé les passeports des professeurs et de certains employés administratifs. Ceux qui souhaitent voyager à l’étranger doivent signer une déclaration qui les engagent à ne pas dire tout ce qui pourrait « porter atteinte aux intérêts et à la réputation du pays et à ne révéler aucun secret du Parti ou de l’État » et à « rendre leurs passeports ou permis d’entrée à Hong Kong et à Macao dans les sept jours suivant leur retour ».
Avant ceux des universitaires, ce sont les documents de voyage des représentants des autorités chinoises qui étaient confisqués. Dès 2008, le régime chinois confisquait les passeports des cadres du Parti qui avaient installé leurs familles et leurs actifs à l’étranger. Cette mesure a été introduite afin de les empêcher de fuir et ainsi éviter de faire l’objet d’une enquête pour corruption.
Version anglaise : In China, Professors Don’t Have Freedom to Travel Abroad
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