Vous souvenez-vous comment les grands médias occidentaux, surtout les médias américains, lançaient des fleurs à l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel ?
Les louanges de ses prouesses sont allées jusqu’à ce que le magazine Time, en 2015, ait nommé Merkel sa « personne de l’année ». Il l’a qualifié de la « chancelière du monde libre ».
Time devrait présenter des excuses solennelles à tous ses lecteurs. Aujourd’hui, les Allemands recueillent les fruits amers de presque toutes les grandes décisions économiques et géopolitiques que Merkel a prises en tant que chancelière.
À commencer par l’économie allemande qu’elle a tenté de soumettre à la « réinitialisation », ce qui peut rappeler la façon dont Joe Biden explique aux Américains – qui font face à une forte inflation – qu’ils sont en train d’accomplir « une incroyable transition ».
Cependant, l’Allemagne de Merkel était en avance sur l’Amérique dans sa « transition ». Aujourd’hui, l’économie allemande est en lambeaux. Un récent titre de Business Insider résume le chaos : « Les industries allemandes pourraient s’effondrer en raison des coupures d’approvisionnement en gaz provenant de la Russie », car le gaz naturel est utilisé dans différents procédés de production industrielle. Le Daily Telegraph a récemment décrit l’Allemagne comme « la personne malade de l’Europe ». La situation est si désespérée que les Allemands envisagent de rationner le gaz alloué à leurs principales industries afin de garder les lumières allumées.
Comment l’économie de l’un des cinq pays les plus riches du monde a-t-elle pu en arriver là ?
C’est à cause de la vision d’une « nouvelle » Allemagne par Mme Merkel. C’est elle qui a pris la décision, il y a dix ans, d’abandonner en Allemagne les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire pour mettre le pays « au vert ». Sa croisade pour l’énergie verte, que les écologistes ont présentée comme un modèle à suivre pour le monde entier, a failli mettre en faillite l’économie manufacturière allemande – et ce, jusqu’à ce que sa marche suicidaire vers l’énergie solaire et éolienne ne soit interrompue.
C’était Angela Merkel qui a toujours défendu la construction du gazoduc Nord Stream 2 – et ce, contre l’avis du président américain de l’époque Donald Trump. Lorsque Trump a sagement averti, en 2018, que les Allemands regretteraient le jour où ils seraient trop dépendants de l’énergie provenant de la Russie de Vladimir Poutine, l’administration de Merkel s’en est ouvertement moquée.
Poutine n’est pas le seul à s’enrichir grâce à la politique de Merkel. Elle a négocié des accords commerciaux avec la Chine, sapant ainsi de manière flagrante la stratégie de Trump qui visait à restreindre économiquement la menace mondiale posée par Pékin. Elle a choisi d’aligner l’Allemagne sur les régimes voyous et militaristes de la Russie, de la Chine et de l’Iran. Cela a contribué à affaiblir l’OTAN et à diviser l’Occident.
Mme Merkel a refusé de respecter l’engagement des alliés de l’OTAN de consacrer 2% du PIB de chacun à la défense – en d’autres termes, à contribuer de manière appropriée à la défense commune de l’Europe. Elle s’est emportée lorsque Trump a suggéré que ce pourcentage pourrait être augmenté à 4%. Peut-être que si les Allemands et les Européens avaient tenu compte des conseils de Trump, l’invasion russe en Ukraine n’aurait pas eu lieu.
Pendant tout le temps qu’Angela Merkel dirigeait l’Allemagne vers le précipice d’énergie verte, les principaux médias occidentaux, y compris américains, ont pris le parti de Merkel dans sa dispute ouverte avec Trump. Par exemple, la journaliste Susan Glasser a déclaré, en 2018, dans le magazine New Yorker que Trump avait « fait la guerre à Angela Merkel et à l’Europe » et que les pays de l’OTAN étaient « à bout de patience avec le président américain ».
Cette déclaration est insensée aujourd’hui, compte tenu de l’effondrement de l’euro et du ralentissement économique sur tout le continent européen.
Même d’un point de vue écologique, les politiques de Mme Merkel en tant que « sauveur de l’Europe » ont été un échec. Elle a entravé les industries allemandes par l’électricité provenant de sources « renouvelables » coûteuses et peu fiables – en fait, la production de l’énergie solaire et éolienne n’est pas seulement chère, mais elle dépend aussi des conditions d’ensoleillement et de la vitesse et de la durée du vent. En même temps, Merkel a fermé les centrales nucléaires allemandes qui assuraient une source d’énergie beaucoup plus « propre » que le charbon. Cette expérience a échoué lamentablement : aujourd’hui l’Allemagne augmente considérablement la part de son électricité provenant de la combustion du charbon. Ce n’est pas une bonne stratégie du point de vue de la lutte contre les changements climatiques.
Sous le leadership de Mme Merkel, l’euro était censé remplacer à court terme le dollar comme monnaie mondiale. Au lieu de cela, l’euro est une monnaie qui s’effondre – récemment, il a plongé même sous le seuil symbolique d’un dollar.
Le Merkelisme peut être résumé comme une stratégie consistant à épauler les ennemis et à aliéner les alliés. Avec le recul, il est clair que l’héritage du Merkelisme est un monde chaotique et une Allemagne affaiblie.
Il s’avère que « la paix par la faiblesse » est une stratégie de sécurité nationale et économique qui a échoué. Si Mme Merkel était vraiment la « chancelière du monde libre », comment se fait-il alors que le monde d’aujourd’hui ne soit pas plus sûr ?
Il n’est pas plus propre.
Il n’est pas plus libre.
Et il n’est pas plus prospère.
Bref, chaque décision majeure concernant les affaires mondiales qu’Angela Merkel a prise a rendu le monde plus dangereux, moins libre et moins prospère. Elle a été pour l’Allemagne ce que Joe Biden a été pour l’Amérique – un échec complet et lamentable.
Espérons que les citoyens d’autres pays s’en rendent compte plus rapidement que les Allemands.
Stephen Moore est auteur, chercheur et chroniqueur économique. Le dernier des nombreux livres qu’il a écrits est intitulé Govzilla: How the Relentless Growth of Government Is Impoverishing America.
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