En Chine, la combustion du charbon et la production d’acier sont en hausse. Cela signifie davantage d’émissions de gaz à effet de serre (principalement le dioxyde de carbone – CO2) et de réchauffement climatique. La limitation de ces émissions est la dernière promesse que Xi Jinping est en train de rompre. Apparemment, il se soucie davantage de l’expansion économique et militaire de la Chine que de l’avenir de la planète verte que nous partageons tous, en plaçant les habitants du reste du monde dans une position inconfortable. Nous devrions nous défendre, abandonner ou faire face à une catastrophe climatique.
Xi Jinping pense apparemment que les écolos occidentaux vont céder avant lui. Il a probablement raison. Cela signifie que l’économie chinoise, et donc sa puissance militaire, continuera à monter en flèche, tandis que les Américains, les Européens et les Japonais feront le dur travail de limiter leurs émissions et, donc, assurer que nos pays démocratiques seront verts lorsque les chars chinois les traverseront et les mettront en pièces.
Avant cela, nous essaierons de négocier avec la Chine pour que toutes les émissions mondiales diminuent à peu près au même rythme, ce que l’ancien président américain Barack Obama a tenté, sans succès, avec l’accord de Paris de 2015. Puisque la Chine augmente ses émissions, nous nous dirigeons tous vers ce que les scientifiques considèrent comme des dommages catastrophiques et irréversibles causés par l’accumulation de gaz à effet de serre. Actuellement dirigés par John Kerry, le patron du climat du président Joe Biden, les Américains et les autres Occidentaux deviendront de plus en plus inquiets à mesure que les émissions chinoises se poursuivent. Biden et Kerry finiront par céder, tout comme Obama et Kerry ont cédé aux Iraniens pour conclure un accord sur le nucléaire.
Le temps joue en faveur de la Chine et de l’Iran, car les pays démocratiques ne peuvent pas résister à la pression publique en faveur de mesures écologiques autant que les régimes autoritaires.
Xi Jinping le sait. Il traînera jusqu’à ce que nous atteignions le point de non-retour climatique, et c’est alors que nous céderons. Il utilisera les facteurs de sa plus grande acceptation du risque et de sa meilleure protection de la pression publique – et ce, pour nous amener au bord de la catastrophe écologique et de nous forcer à faire des concessions qui affaibliront davantage nos économies par rapport à celle de la Chine. Ainsi, la Chine se rapproche petit à petit de la réalisation de ses plans de la domination mondiale.
Selon l’accord de Paris, la Chine s’est engagée à atteindre un pic d’émissions d’ici 2030 – ce qui constituait déjà une énorme concession de la part de l’Occident, étant donné que nous avions promis en même temps de commencer immédiatement à réduire nos émissions. Comme des imbéciles, les États-Unis et l’Europe ont cru, ou voulu croire, aux promesses de l’État-parti chinois. En échange de rien, nous avons fait des concessions immédiates.
Aujourd’hui, il est clair que la Chine viole ces promesses faites à Paris. Au lieu de diminuer de 30 % les aciéries alimentées au charbon, ce qui est nécessaire pour qu’elle puisse atteindre le pic d’émissions en 2030, elle a fortement augmenté leur nombre et leur capacité. Seulement au cours du premier semestre 2021, le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA), basé en Finlande, a recensé les annonces de lancement de 43 nouvelles centrales électriques au charbon chinoises et de 18 hauts-fourneaux sidérurgiques.
Au début de 2021, la Chine a annoncé que sa capacité de production de la fonte à base du charbon a augmenté de 35 millions de tonnes – une capacité de production qui émettra 150 millions de tonnes de CO2 par an. Selon le Financial Times, qui a rapporté les données du CREA, cela équivaut aux émissions totales des Pays-Bas.
Lauri Myllyvirta, expert du CREA, a déclaré au Financial Times que les sidérurgistes chinois ne respectaient pas les accords de réduction des émissions de carbone – les réductions qui permettraient de limiter les émissions de 2021 au même niveau que celui de 2020. La sidérurgie est la deuxième industrie émettant le plus de CO2 de Chine. M. Myllyvirta a confié : « Je ne vois pas comment atteindre le pic d’émission de carbone en 2030 sans une réduction de 30 % dans la fabrication de l’acier. »
Au cours du premier semestre de 2021, la Chine a accru sa production de l’énergie thermique, éolienne, nucléaire et solaire par rapport aux deux années précédentes. Selon les données du CREA, sa production de l’énergie thermique a augmenté beaucoup plus que celle provenant d’autres sources et au rythme le plus élevé de toutes les années précédentes – et ce, depuis 2012.
Plutôt que de lancer une campagne de réduction des émissions comme il l’avait promis, le Politburo du Parti communiste chinois (PCC) a émis ce mois-ci, selon le Financial Times, une mise en garde contre de telles campagnes favorables à l’environnement qui pourraient être menées par les gouvernements locaux.
Greenpeace, qui a accordé dans le passé un laissez-passer à la Chine, a publié ce mois-ci un rapport qui montre que dans ce pays jusqu’à 90 % de l’aide financée par les obligations nationales et accordée aux secteurs impactés par la crise du Covid-19 a été destinée aux infrastructures traditionnelles qui entraînent la pollution. Des fonds accumulés par les obligations municipales, 60 % ont été attribués aux infrastructures traditionnelles, tandis que seulement 15 % aux projets verts, aux faibles émissions de carbone ou durables.
L’économie chinoise a pompé tellement d’eau pendant l’été que les gouvernements municipaux ont dû mettre en place un rationnement de l’électricité, en obligeant les usines à limiter leurs heures de fonctionnement. Cela a été mal vu par le PCC qui pense que sa légitimité à l’intérieur du pays ainsi que son attrait pour les investisseurs étrangers sont liés à la croissance du PIB.
Cette situation doit cesser maintenant. La Chine doit prendre la tête de la réduction des émissions de gaz à effets de serre, sinon le reste du monde devra entreprendre davantage d’efforts pour la forcer à le faire. Toute autre solution accélérera l’essor économique et militaire de la Chine, aux dépens de l’Occident. La Chine utilise contre nous la politique de la corde raide en matière d’environnement, et nous devons y riposter fermement ou faire face à une catastrophe climatique.
Dr Anders Corr est directeur de Corr Analytics Inc., éditeur du Journal of Political Risk. Il a effectué des recherches approfondies en Amérique du Nord, en Europe et en Asie et il est l’auteur de The Concentration of Power (à paraître en 2021), de No Trespassing et a édité Great Powers, Grand Strategies.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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