PS : une université d’été dans la tourmente

Par Epoch Times avec AFP
29 août 2024 10:00 Mis à jour: 29 août 2024 10:18

Le Parti socialiste lance aujourd’hui ses journées d’été à Blois dans un contexte de tensions internes sur la stratégie à mener vis-à-vis d’Emmanuel Macron, en pleine recherche d’un Premier ministre après avoir exclu un gouvernement du Nouveau Front populaire mené par Lucie Castets.

Cette dernière, qui a déjà participé aux universités des Ecologistes, des communistes et des Insoumis, sera à Blois vendredi pour un « grand entretien ». Elle a promis dans Ouest-France de « continuer à œuvrer pour l’unité de la gauche, poursuivre le travail de fond mené depuis un mois, porter les voix des millions d’électeurs ayant voté pour le Nouveau Front populaire ».

Mais sa présence n’empêchera pas les divergences au sein du PS de se faire jour, après une petite période d’apaisement et d’unité au moment des européennes, autour de Raphaël Glucksmann.

Des opposants qui entendent bien donner de la voix

Après des discussions agitées mardi au sein d’un bureau national, les opposants au premier secrétaire Olivier Faure entendent bien donner de la voix pour dire leur mécontentement vis-à-vis de sa ligne.

Dernière en date à s’exprimer, la présidente d’Occitanie et de Régions de France Carole Delga a estimé que le chef de l’Etat « a le droit de refuser » Lucie Castets mais « le devoir de choisir » une personnalité du bloc de gauche pour diriger le gouvernement. La gauche doit présenter un « plan d’action », base d’une recherche d' »alliances de non-censure » à l’Assemblée nationale, a-t-elle ajouté.

Le patron des socialistes a refusé, comme les autres formations du Nouveau Front populaire, de retourner à l’Elysée pour discuter de la nomination d’un Premier ministre autre que Lucie Castets.

Pas de censure a priori pour une personnalité de gauche hors NFP

Mais pour ses opposants, comme également la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, qui lui reprochent régulièrement d’être trop proche des Insoumis, c’est une erreur.

Ils réclament que le PS continue de participer aux discussions et appellent à ne pas censurer a priori un gouvernement qui serait mené par une personnalité de gauche hors NFP, jugeant qu’elle pourrait quand même porter quelques mesures de gauche.

D’autant que parmi les noms cités dans la presse comme potentiel locataire de Matignon se trouve l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS après l’accord sur l’alliance de gauche Nupes, en mai 2022, qui faisait la part belle à La France insoumise.

Mais pour la direction du PS la ligne est claire

Mais pour la direction, comme pour les députés PS, la ligne est claire: censure de tout gouvernement qui serait une prolongation de la politique macroniste, y compris mené par Cazeneuve.

« C’est une tempête dans un verre d’eau déclenchée par des gens qui inventent un monde qui n’existe pas, un monde parallèle où un Premier ministre de gauche avec des mesures de gauche serait soutenu par Macron », juge l’eurodéputé Christophe Clergeau.

Hélène Geoffroy, Nicolas Mayer-Rossignol, et leurs alliés, dont Carole Delga, ont prévu de se retrouver vendredi.

Pour les proches d’Olivier Faure, c’est clairement un nouveau Congrès avant l’heure qui est en train de se jouer, après celui, particulièrement explosif, de Marseille en 2023. Le PS s’était déchiré sur la Nupes, que défendait Olivier Faure. Il l’avait finalement emporté d’une très courte tête (51%).

Ne pas « reprendre nos mauvaises habitudes »

« On rejoue toujours la même séquence », se désole le député Laurent Baumel, soulignant que les opposants à Olivier Faure « ont pourtant voté pour la création du Nouveau Front populaire », avec LFI.

Mais « ils ne veulent pas admettre qu’Olivier Faure puisse avoir un succès politique » après les européennes et les législatives qui ont vu le groupe socialiste doubler le nombre de ses députés.

Olivier Faure explique dans Libération avoir le sentiment que depuis le résultat des législatives, les comportements se sont relâchés, « comme si la menace avait disparu et qu’il était possible de reprendre nos mauvaises habitudes ».

Attention  au « porte-à-faux vis-à-vis des électeurs du NFP »

Chez les partenaires du NFP, on scrute avec attention ce qu’il se passe au sein du parti à la rose: « On n’est pas inquiet », assure à l’AFP un membre de la direction de LFI. « Ce n’est pas nouveau qu’une partie du PS rêve d’un sous-secrétariat d’Etat de M. Macron ».

En faisant, cela, ils se mettraient « en porte-à-faux vis-à-vis des électeurs du NFP », ajoute-t-il. Ce que concède un député socialiste: « On n’a pas fait tous ces efforts pour revenir au coeur de la gauche, et finir par redevenir des sociaux-traîtres ».

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