Le géant taïwanais des puces électroniques TSMC va donner son feu vert à l’implantation de sa première usine européenne à Dresde, dans l’est de l’Allemagne, avec le soutien financier du gouvernement allemand, indique lundi le quotidien allemand Handelsblatt.
Le conseil d’administration du groupe taïwanais, premier fabricant au monde de semi-conducteurs, se réunit mardi pour officialiser la décision attendue depuis des mois, ajoute le journal d’informations économiques. Il s’agirait de la première usine en Europe de TSMC, alors que les pays occidentaux s’efforcent de renforcer leur contrôle sur la fabrication de ces composants cruciaux pour produire tous les objets électroniques, des ordinateurs portables aux voitures, en passant par les missiles. Les tensions avec la Chine à propos de Taïwan où est basé TSMC, ont accru les inquiétudes autour de l’approvisionnement mondial en puces électroniques.
Selon Handelsblatt, le fabricant taïwanais prévoit d’investir une dizaine de milliards d’euros dans la région de Dresde, place forte de l’industrie des semi-conducteurs en Europe. L’usine sera exploitée par une co-entreprise que TSMC doit former avec trois autres partenaires : le néerlandais NXP et les allemands Infineon et Bosch à hauteur de 10% chacun, d’après le mensuel allemand Manager Magazin. L’État allemand devrait lui investir cinq milliards d’euros de subventions, à travers le fonds fédéral pour le climat et la transformation. Contactés par l’AFP, le ministère allemand de l’Économie et TSMC n’ont pas commenté ces informations.
Accroître la souveraineté européenne
L’Allemagne se veut le fer de lance du mouvement destiné à accroître la souveraineté européenne dans la production de puces, d’autant que la première économie européenne, dont la conjoncture est au point mort, cherche à s’assurer les bases d’une relance industrielle.
Berlin avait annoncé mi-juin augmenter à près de 10 milliards d’euros la subvention au géant américain des semi-conducteurs Intel, qui construit une nouvelle usine à Magdebourg (centre-est). Outre Intel, l’allemand Infineon a récemment lancé à Dresde le chantier d’une nouvelle usine de semi-conducteurs – un projet à cinq milliards d’euros –, et l’américain Wolfspeed a annoncé un important investissement dans l’ouest de Allemagne.
L’essentiel de la production de TSMC est basée à Hsinchu, dans le nord de Taïwan, mais le groupe développe son activité mondiale avec une usine prévue en Arizona, qui constitue l’un des plus gros investissements étrangers aux États-Unis. Celle-ci est retardée jusqu’en 2025 en raison de difficultés de recrutement de travailleurs qualifiés aux États-Unis, une préoccupation qui concerne également l’Allemagne où la pénurie de main d’œuvre est particulièrement aiguë.
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