« Puffs » : la ministre de la Santé Catherine Vautrin réclame une interdiction rapide de ces cigarettes électroniques jetables

Par Emmanuelle Bourdy
6 janvier 2025 14:34 Mis à jour: 6 janvier 2025 14:34

La ministre de la Santé Catherine Vautrin a abordé ce vendredi le thème des cigarettes électroniques jetables – très appréciées des adolescents bien que dangereuses pour leur santé – souhaitant que ces produits deviennent rapidement interdits.

Cette question des « puffs », très prisées auprès des adolescents de 13 à 16 ans, est sur la table depuis novembre 2022. Le ministère de la Santé avait indiqué, en novembre dernier, que la proposition de loi entérinant leur interdiction serait promulguée « d’ici la fin de l’année » 2024. Ce vendredi 3 janvier, Catherine Vautrin s’est dit « vraiment concernée par le sujet » et demande qu’on l’inscrive sans tarder à l’Assemblée nationale.

Une amende maximale de 100.000 euros en cas de non-respect de cette loi

Saisie par la ministre de la Santé, la Commission européenne a donné son accord à la France, le 25 septembre dernier, pour l’interdiction de ces cigarettes électroniques jetables, rappelle BFMTV. La balle est désormais dans le camp du Parlement, qui doit valider cette interdiction. Catherine Vautrin réclame qu’on inscrive ce texte « le plus vite possible à l’agenda de l’Assemblée nationale », comme elle l’a rappelé sur RTL ce vendredi. Elle doit d’ailleurs s’entretenir sur ce sujet avec Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale.

Après une proposition de loi transpartisane pour interdire la vente de ces « puffs » en novembre 2022, les députés l’avaient adopté à l’unanimité en décembre 2023. Le Sénat a fait de même, en février 2024. Puis, mi-mars 2024, un accord a été trouvé entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire.

Le texte de la commission mixte paritaire prévoit ainsi d’interdire « la fabrication, la détention en vue de la vente, de la distribution ou de l’offre à titre gratuit, la mise en vente, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit » des puffs, précise BFMTV. Quant à ceux qui passeraient outre cette loi, ils s’exposeraient alors à une amende maximale de 100.000 euros.

81 % des 13-16 ans ont déjà entendu parler des puffs

L’Alliance contre le tabac (ACT) s’inquiète de la notoriété croissante dont bénéficient ces puffs auprès des adolescents. Cette cigarette électronique jetable, dont le marketing ciblé propose de multiples arômes fruités, est présentée comme positive via les réseaux sociaux.

Dans une enquête réalisée du 29 août au 9 septembre 2024 par l’institut BVA pour l’ACT, il apparaissait que la puff était « de très loin le produit de la nicotine le plus connu » par les jeunes, 81 % des 13-16 ans ayant déjà entendu parler d’elle et 18 % d’entre eux en ayant déjà utilisé (+5pts par rapport à 2022), relatait l’ACT le 21 novembre dernier. « Tant que l’interdiction des Puffs n’est pas effective, leur popularité continue d’augmenter auprès des adolescents », pointait encore l’ACT.

Des produits « facilement accessibles » auprès des buralistes pour les jeunes

Ces cigarettes électroniques jetables, qui ont fait leur apparition sur le marché français en 2021, ne doivent pourtant pas être vendues à des mineurs. Elles peuvent en effet contenir de la nicotine, et donc entraîner une dépendance à ce produit chez les jeunes.

Pourtant, toujours selon l’enquête menée par l’ACT, les adolescents jugent ces produits « facilement accessibles, notamment auprès des buralistes ». En effet, 39 % des 13-16 ans estiment que c’est auprès des débitants de tabac qu’il est « le plus facile d’acheter des puffs » (six points de plus qu’en 2023), s’alarmait également l’ACT en novembre dernier, réclamant « une interdiction de principe de l’ensemble des produits nicotiniques, hors produits du vapotage et substituts nicotiniques ».

Un impact sur la santé et « une catastrophe pour l’environnement »

Outre l’impact sur la santé de ceux qui les consomment, ces cigarettes électroniques jetables sont également un fléau pour l’environnement, notamment parce qu’elles contiennent des produits chimiques, des microplastiques et une batterie au lithium non-recyclable.

Pour l’ancienne députée des Hauts-de-Seine Francesca Pasquini – à l’origine de la proposition de loi pour interdire les puffs – les puffs sont une « aberration » en matière de santé publique et « une catastrophe pour l’environnement ». Elles contiennent une batterie en lithium « qui finit à la poubelle », déplorait-elle fin 2023, dénonçant les arômes de ces cigarettes, ceux-ci évoquant l’enfance, avec des « couleurs flashy » qui « se confondent facilement dans une trousse avec des Stabilo ».

« Les gouvernements changent mais ma proposition de loi pour l’interdiction des puffs suit son cours sans obstacles. J’en suis extrêmement fière ! » a d’ailleurs écrit Francesca Pasquini sur X ce 3 janvier.

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