Un ours a été abattu par balles. Il a été découvert dans les Pyrénées à 1 800 mètres d’altitude. Espèce protégée, l’État réagit et porte plainte.
Qui a abattu l’ours retrouvé mort mardi en Ariège ? Une enquête est en cours, un leader anti-ours penche pour un acte délibéré, et l’affaire relance le conflit entre écologistes et éleveurs dans les Pyrénées.
Ce mardi 9 juin 2020, un ours a été découvert mort dans les Pyrénées, en Ariège. Des impacts de balles étaient visibles sur son corps. L’État a réagi et compte porter plainte. L’espèce est protégée et le jeune mâle de 150/200 kg tué par balles près de la station de ski de Guzet est le deuxième ours de l’année à être retrouvé mort.
Le plantigrade gisait dans une zone escarpée près du Cirque de Gérac, à 1 800 mètres d’altitude. Il a été découvert par des experts de l’Office français de la biodiversité, qui effectuaient des constats de prédation après que des éleveurs eurent déclaré des brebis tuées, dimanche, non loin de là.
La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a annoncé sa mort, dénonçant un acte « illégal et profondément condamnable », et précisant que l’État allait porter plainte. La ministre a tweeté et joint à son message deux photos d’un ours ours sans vie. « Il a été découvert aujourd’hui en Ariège, abattu par balles ». « Cet acte est illégal et profondément condamnable. La préfète s’est rendue sur place. L’État va porter plainte ».
Une espèce protégée
Les pro-ours ont exhalé leur colère en dénonçant le « braconnage par balles d’un ours ». « Ce nouveau pas franchi dans la violence s’inscrit dans un contexte d’impunité des opposants à l’ours radicaux et violents que nos associations dénoncent depuis des années », disent Pays de l’ours, Férus et d’autres associations dans un communiqué conjoint.
« Personne n’a le droit de supprimer un ours dans les Pyrénées, c’est inconcevable. C’est une espèce protégée », a déploré Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’ours, qui défend la présence de l’ours dans les Pyrénées. « Bien entendu, (nous) les associations allons également déposer plainte et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour retrouver les responsables et les faire condamner », déclare-t-il.
Les associations appellent l’État à respecter son engagement de « remplacer rapidement tout ours mort de cause humaine ». Le dernier lâcher d’ours slovènes remonte à 2018, le gouvernement ayant depuis gelé les réintroductions face aux oppositions.
« Un acte d’une grande gravité »
Pour l’heure, les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Girons mènent l’enquête. L’autopsie devait être effectuée mercredi à l’école vétérinaire de Toulouse. « Tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier le ou les auteurs. C’est un acte d’une grande gravité », a déclaré le procureur de Foix Laurent Dumaine, lors d’une conférence de presse.
L’enquête a été ouverte pour « destruction non autorisée d’une espèce protégée », une infraction passible de trois ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.
La semaine dernière, les ministres de la Transition écologique et solidaire et de l’Agriculture avaient d’ailleurs annoncé une enveloppe de 500 000 euros supplémentaires pour la cohabitation des activités de pastoralisme avec la présence des ours.
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