Neuf mois de formation encadrée par les armées, et au bout, un emploi: c’est le pari réussi du Service militaire volontaire (SMV), qui est parvenu ces trois dernières années à insérer sur le marché du travail près de 2.000 jeunes en difficulté sociale ou scolaire.
L’échelle est modeste mais les résultats probants: sur les 2.500 volontaires — 20 ans en moyenne, un quart de femmes — passés par le SMV depuis sa création en 2015, trois sur quatre ont retrouvé le chemin de l’emploi. Parmi eux, plus de 50% ont décroché un contrat longue durée.
« J’avais besoin d’être encadrée »
« Que du positif! », s’enthousiasme Salima, 20 ans, stagiaire depuis quatre mois à Ambérieu-en-Bugey (Ain), dans l’un des six centres du SMV gérés par les armées.
Maman décédée, père absent: « J’avais besoin d’être encadrée », confie-t-elle pour expliquer son choix. La jeune femme, titulaire d’un BEP vente, avait également l’impression d’avoir « fait le tour du métier » de commerciale. Elle se réoriente aujourd’hui vers la logistique. Avant même sa sortie du SMV, elle a déjà trouvé un emploi.
« Au début, c’était dur de rentrer dans un monde où on est coupé de l’extérieur. Mais au fil du temps on créé des liens avec les autres jeunes, on se concentre sur nous et notre avenir », sourit-elle, en uniforme.
Après un mois de formation militaire initiale — sans maniement des armes –, les jeunes entament la deuxième partie du programme, d’une durée de 4 mois: remise à niveau scolaire, permis de conduire, formation aux premiers secours et « missions citoyennes »: ce week-end, une trentaine d’entre eux participent à des battues dans l’Est de la France, dans le cadre de la lutte contre la peste porcine africaine.
Les stagiaires s’orientent enfin vers une formation professionnelle de leur choix pour neuf à douze semaines, dans des secteurs qui recrutent (BTP, restauration, sécurité, aide à la personne…). À sa sortie, chaque ancienne recrue bénéficie d’un suivi individualisé pendant six mois.
« Le but, c’est d’atteindre les plus fragiles »
« Le but, c’est d’atteindre les plus fragiles », affirme Diyar, 20 ans, élève polytechnicien affecté pendant six mois à l’encadrement du SMV dans le cadre de sa scolarité. Une expérience « bouleversante », de son propre aveu: « Une fois qu’on a leur confiance, c’est magnifique ».
Une fois formés, les stagiaires « sont très demandés par les entreprises. Ca les place dans une position où ils enfin le choix au lieu de subir », observe-t-il.
Lui et son camarade Maxence sont également chargés d’approcher les recrues potentielles dans les missions locales, chez Pôle Emploi… « Le plus dur, c’est de susciter la motivation », glisse Maxence.
« C’est un très beau dispositif qui donne un appui à des jeunes en difficultés sociales, d’apprentissage et de formation, mais qui comme tous les jeunes ont des talents », fait valoir à l’AFP la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq.
« Je suis convaincue que le SMV est l’une des réponses aux inquiétudes » qui traversent le pays, estime-t-elle. « Ils sortent de là avec un savoir-être, et des compétences qui en font des profils recherchés. Les retours des employeurs sont très positifs ».
De leur côté, si les armées n’ont pas vocation à être des acteurs majeurs de la lutte contre l’exclusion, elles ont toujours assumé un « rôle social » dans la société et disposent d' »une compétence vis-à-vis de la jeunesse », estime le général Marc Boileau, commandant du Service militaire volontaire, en rappelant que « l’armée accueille 20.000 jeunes par an dans ses rangs ».
Coût du dispositif: entre 25.000 et 30.000 euros par stagiaire, à la charge du ministère des Armées. « Mais il faut savoir comparer ce chiffre avec le coût social évité », estimé à 73.000 euros par personne, fait valoir le général.
LG avec AFP
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