Interrogé à la télévision française par Jean-Pierre Elkabbach en 1979, deux ans après avoir été condamné pour abus sexuels sur une mineure de 13 ans aux États-Unis, Roman Polanski expliquait calmement sa « préférence pour les jeunes filles », assurant qu’il ne s’en était « jamais caché ».
En octobre 1979, Roman Polanski était reçu sur le plateau de l’émission Question de Temps animée par Jean-Pierre Elkabbach, alors qu’il était en pleine promotion de son film Tess. À l’époque, Roman Polanski avait fui les États-Unis et s’était réfugié en France.
Condamné par la justice américaine à une première peine de prison de 90 jours de prison pour abus sexuels sur Samantha Gailey – une mineure âgée de 13 ans au moment des faits – en 1977, le réalisateur avait été libéré au bout de 42 jours pour bonne conduite.
En apprenant que le juge en charge de l’affaire envisageait de le condamner à nouveau, il s’était enfui en Europe afin d’échapper à la justice américaine au mois de janvier 1978.
« […] J’ai été en prison. Vous oubliez que j’ai été en prison… le temps que, apparemment, il fallait y être. C’est en sortant que j’ai appris que le juge, qui est devenu une vedette grâce à cette affaire, ne voulait pas en terminer. […] C’est pour ça que j’ai quitté les États-Unis », avait expliqué M. Polanski sur le plateau de Question de Temps.
« Je ne suis pas la seule personne avec qui cette fille avait des relations sexuelles. Elle a témoigné devant le grand jury avant que je sois inculpé, et, comme vous le savez, personne d’autre n’a été poursuivi », ajoutait le cinéaste.
Un goût assumé pour les « jeunes filles »
Interrogé par Jean-Pierre Elkabbach sur « sa préférence pour les petites filles », Roman Polanski avait souligné, avec une moue un peu amusée, qu’il préférait employer le terme « jeunes filles », ou « jeunes femmes ».
« Ma préférence pour les jeunes filles, disons, ou jeunes femmes, ça sonne mieux en français, je ne l’ai jamais caché. J’étais toujours entouré de jeunes filles. Il ne faut pas oublier que quelqu’un qui a une relation sexuelle avec une personne en dessous des 18 ans aux États-Unis est un criminel. Il faut assumer que la plupart de la population est en train de commettre le crime, plusieurs fois par jour. C’est la loi des États-Unis, et selon cette loi je suis responsable », déclarait Roman Polanski.
En 1979, en promo pour son film Tess, Roman Polanski assumait sa «préférence pour les jeunes filles» de 14 ans. pic.twitter.com/nQ1flXQZ1s
— Loopsider (@Loopsidernews) March 3, 2020
« Les États-Unis peuvent demander mon extradition, bien sûr. Sauf en France, sauf des pays où la relation sexuelle avec des personnes de 14 ans n’est pas un crime ; des pays comme ça existent », ajoutait le cinéaste.
Onze autres femmes ont accusé le réalisateur depuis sa condamnation
À l’époque, Roman Polanski avait affirmé à Jean-Pierre Elkabbach qu’il rentrerait aux États-Unis « pour en finir avec cette affaire », expliquant qu’il avait pris la fuite parce qu’il « ne croyai[t] pas à ce moment-là que la justice pourrait être faite » et qu’il estimait être « victime d’un certain jeu que menait le juge ».
Si ce dernier a fini par être dessaisi, Roman Polanski n’est pourtant jamais retourné aux États-Unis. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis sa fuite, il est d’ailleurs toujours considéré comme un fugitif par la justice américaine.
Elles sont douze. L’une s’appelait Samantha, Robin, Charlotte… Elles avaient entre 9 et 29 ans. Leur point commun: elles accusent Roman Polanski de les avoir agressées sexuellement. Voici leurs histoires. pic.twitter.com/YGhoaoDJuM
— Loopsider (@Loopsidernews) November 13, 2019
Ces dernières années, le cinéaste a été accusé de viol et d’agression sexuelle par onze autres femmes, la plupart mineures au moment des faits qu’elles lui reprochent d’avoir commis entre la fin des années 60 et les années 80.
Par la voix de son avocat, Roman Polanski a toujours nié ces accusations, affirmant qu’elles étaient sans fondement.
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