Le député Adrien Quatennens, suspendu quatre mois après sa condamnation pour violences contre son ex-compagne, a été réintégré mardi dans le groupe LFI à l’Assemblée nationale, une décision jugée « inacceptable » par de nombreux alliés au sein de la Nupes.
« Il y a eu un vote. La décision est de réintégrer Adrien Quatennens », a indiqué la députée de la France insoumise, Alma Dufour. Le groupe LFI considère que « les conditions de la réintégration d’Adrien Quatennens sont réunies », a-t-il précisé dans un communiqué. Le retour du député du Nord était notamment conditionné au suivi d’un stage de responsabilisation auprès d’associations féministes.
« C’est une faute politique »
? La décision du groupe LFI de réintégrer Adrien Quatennens est inacceptable et incompatible avec les valeurs défendues et portées par la gauche.
Le Parti socialiste considère qu’il ne peut plus être membre des instances de la #NUPES.
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— Parti socialiste (@partisocialiste) April 11, 2023
Cette décision a fait rapidement réagir le Parti socialiste, alors que plusieurs voix au sein de l’alliance de gauche Nupes plaidaient pour son exclusion définitive. Cette réintégration « est à la fois inacceptable, et incompatible avec les valeurs défendues et portées par la Nupes », écrit le parti dans un communiqué. « C’est une faute politique. »
Chez les socialistes, la maire de Paris Anne Hidalgo, opposante interne au Premier secrétaire du PS Olivier Faure, a dénoncé « la honte » d’une telle décision, tout comme le courant d’opposition Refondations de Nicolas Mayer-Rossignol, qui compte faire de ce sujet un facteur de fracture avec la coalition de gauche.
LA HONTE ! Voilà le patriarcat. Comment peut-on en être encore là en 2023… https://t.co/tM39Lb3JUn
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) April 11, 2023
Depuis le déclenchement de l’affaire en septembre, le sujet a cristallisé les tensions au sein même de La France insoumise, notamment après des tweets controversés de Jean-Luc Mélenchon, proche d’Adrien Quatennens. En septembre, peu après le déclenchement de l’affaire, le tribun avait salué la « dignité » et le « courage » de son protégé, lui redisant sa « confiance » et son « affection ». Il avait tenté de corriger le tir quelques heures plus tard, affirmant qu’ « une gifle est inacceptable dans tous les cas », puis l’avait de nouveau défendu en février dernier : « Foutez-lui la paix », « il a été assez puni ».
Retour à l’Assemblée nationale le 13 avril
Adrien Quatennens avait été condamné en décembre à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lille. Dans la foulée, il avait été suspendu jusqu’au 13 avril de son groupe parlementaire et avait effectué son retour à l’Assemblée nationale, mi-janvier, en tant que non inscrit.
Un « groupe de travail » paritaire de quatre personnes avait été mandaté au sein de LFI « pour évaluer les conditions » de son retour. Adrien Quatennens a notamment indiqué être « engagé dans un stage, en cours de finalisation, répondant aux critères attendus », relève le communiqué de LFI. Le sujet reste sensible au sein des Insoumis, et plusieurs élus, comme Manon Aubry, Alexis Corbière ou Danielle Simonnet n’avaient pas caché leur malaise à l’idée que le député du Nord puisse réintégrer le groupe, réclamant une close « de revoyure ».
En cause notamment, une interview télévisée d’Adrien Quatennens en décembre, dans laquelle il détaillait les circonstances de la gifle assenée à son épouse et semblait, selon Danielle Simonnet, « inverser le rapport agressée/agresseur ». Selon le communiqué de LFI, Adrien Quatennens a « affirmé regretter les expressions médiatiques qu’il a eues à la suite de sa condamnation. Il reconnait que certains de ses propos ont eu pour effet, sans qu’il n’en ait eu l’intention, de relativiser la gravité des faits et d’inverser la culpabilité entre l’auteur et la victime de violence ».
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