En raison d’une longue histoire d’invasions, de famines, de guerres civiles et, plus récemment, des campagnes sociales communistes destructrices et du « développement zombie » du secteur immobilier, de nombreuses communautés chinoises ont perdu beaucoup de leur mode de vie, en commençant par leur patrimoine architectural.
Mais il y a toujours des exceptions. Certains villages, par chance ou grâce à leurs caractéristiques spécifiques, ont pu résister aux calamités et à la « modernisation » en préservant leur ancienne image. Voici quatre exemples :
Xitang, la ville aux canaux de 2 500 ans
C’est ici que Tom Cruise courrait sur les toits et sautait par dessus les murs dans « Mission Impossible 3 ». Et c’est ici que viennent les participantes des concours de beauté. Mais bien avant tout cela, la ville de Xitang en Chine orientale a commencé à être connue grâce à un ancien général célèbre.
Il y a deux mille cinq cents ans, la Chine entrait dans une période de guerre civile de 300 ans, connue comme la période des Royaumes combattants. L’un des premiers et des plus emblématiques des conflits de cette époque était celle entre les États de Wu et de Yue. La ville de Xitang a été bâtie lorsque le général Wu Zixu a creusé un canal pour approvisionner ses troupes au front.
Plus tard, cette voie nautique entre Shanghai et les provinces du Zhejiang et du Jiangsu, a été utilisée à des fins plus pacifiques. Au cours des âges, davantage de canaux ont été creusés, formant 122 petites ruelles avec des maisons construites directement sur l’eau. La plupart des transports et du commerce se faisait par bateau.
Comme on le dit dans un dicton populaire : « L’eau vient de la période des Printemps et des Automnes, la ville vient des dynasties Tang et Song, les maisons de Ming et Qing et les gens sont d’aujourd’hui. »
Le labyrinthe des huit trigrammes
Vu à partir des collines avoisinantes, le village Bagua dans Lanxi, province du Zhejiang, ressemble à une œuvre d’art. Ce village de 4 000 habitants a été bâtie sous la forme d’un Bagua taoïste, ou symbole des huit trigrammes – et ce n’était pas pour attirer les touristes.
Le village a été méticuleusement construit par l’architecte Zhuge Dashi lors de la dynastie des Yuan, il y a plusieurs centaines d’années. Les maisons ont été détruites et reconstruites au fil des ans – il reste encore deux cents exemples de maisons datant des dynasties des Ming et des Qing.
Au centre du village, on trouve un espace rond en forme du symbole de Tai Chi taoïste, avec le yin (côté sombre) étant une piscine et le yang (côté lumineux) étant un terrain ferme.
Les rues radiales partent du Tai Chi en divisant le village en huit sections, qui correspondent aux huit trigrammes. Les trigrammes sont un outil ancien utilisé dans la divination. On dit que ce symbole a été transmis par le dieu Fu Xi.
Zhuge a planifié le village en pensant à la sécurité et à l’harmonie. Plutôt que de poser les portes de différents logements l’une en face de l’autre, il les a prévues à des intervalles différents, faisant en sorte que les familles soient en mesure de maintenir une distance saine pour éviter les conflits. Dans le même temps, la configuration semblable à un labyrinthe confond les étrangers et décourage les criminels venus de l’extérieur. Cela aide aussi dans l’organisation d’une défense collective.
Zhuge Dashi était un descendant du maître de la stratégie et pratiquant taoïste Zhuge Liang, célèbre pour son rôle à l’époque des Trois Royaumes. La plupart des villageois sont également descendants de ce personnage légendaire.
Une ville sans murs
Située dans la province du Yunnan à la frontière méridionale de la Chine avec la Birmanie et l’Inde, la ville de Lijiang, foyer de la minorité ethnique Nakhi, est remarquable pour son absence de murs.
Ce site de Lijiang, enregistré au patrimoine mondial de l’UNESCO, se situe à une altitude de 2 400 mètres au dessus du niveau de la mer. Son histoire remonte à la dynastie des Yuan. Un tiers de ses habitants travaillent toujours dans l’artisanat et le commerce traditionnels d’objets en bronze et en argent, ou dans les métiers à tisser et les brasseries.
L’architecture de Lijiang est un mélange unique de styles chinois, tibétain et de l’ethnie Nakhi. Le point de repère symbolique de la ville est la tour Wufeng, haute de 20 mètres, construite en 1601 pendant la dynastie des Ming.
Un héritage de la gloire tibétaine
Pendant la majeure partie de l’histoire de Chine, le Tibet n’était pas un territoire gouverné par l’empereur, mais un puissant voisin. Alors que la culture et les coutumes tibétaines ont presque été détruites ces derniers temps, le village de Dukezong dans la province du Yunnan est un exemple relativement bien préservé d’un ancien village tibétain.
Construit il y a environ 1 300 ans lors de la dynastie des Tang, Dukezong se trouve sur l’ancienne route du commerce de thé et de sel, reliant le Yunnan à la Birmanie. À l’origine, il a été construit comme un fort militaire pour les troupes tibétaines. Son nom signifie « château construit sur les rochers ».
L’ancienne spécialité de Dukezong est un couteau d’une telle qualité qu’il peut facilement couper les ongles sans endommager la chaire, comme cela a été montré dans un reportage de la chaîne officielle de la Télévision Centrale chinoise.
Malheureusement, en 2014, Dukezong a été ravagé par un énorme incendie qui a détruit des centaines de maisons. Le village est actuellement en cours de restauration.
Version anglaise : 4 Ancient Chinese Villages (That Are Still Around Today)
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