Dès ses débuts, le récit des Révoltés des marais (Shui-hu-zhuan) a passionné le peuple chinois. Des siècles durant, on n’a cessé de parler des 108 personnages (Les Héros) du Roman. Il y a de cela 400 ans, à l’époque de la dynastie Qing, un critique littéraire alors célèbre, Jin Shengtan, affirma que Les Révoltés des marais – aussi connu sous le titre Au bord de l’eau – était le livre le plus intéressant du monde et qu’il fallait absolument le lire.
Les Révoltés des Marais sont apparus pour la première fois il y a plus de 1 000 ans à l’époque de la dynastie Song du Nord.
l’État était alors marqué par le chaos, et la corruption était largement répandue au sein du gouvernement ; la population était, elle, plongée dans la misère. De ce fait, il y avait souvent des révoltes. Dans la région du Shandong vivait un homme du nom de Song Jiang. Song Jiang était le chef de 36 personnes, en majorité des paysans, qui commencèrent à se révolter dans le Shandong.
Ces héros tuaient les riches et aidaient les pauvres. Leurs actions faisaient trembler les dirigeants, et réjouissait la population. Le groupe d’insurgés échappait toujours de justesse aux attaques de l’armée régulière du gouvernement et avait une forte influence sur la population.
Finalement, le mont Liang, alors sous le contrôle des héros, fut conquis par les autorités. Les Révoltés, alors au nombre de 108, s’appelaient eux-mêmes les « 108 généraux d’armée ».
Dans le Roman, l’auteur raconte la vie de ces 108 personnages bien individualisés et hors du commun. Certains brillant par leur intelligence, d’autres par leur courage, certains maîtres tacticiens tuant aussi les méchants et aidant les bonnes personnes. Pour préserver la justice, certains étaient prêts à donner leur vie, d’autres faisaient preuve de tolérance et étaient fidèles.
Dans l’antiquité, tous ces personnages étaient aimés comme des héros par le peuple chinois qui s’y reconnaissait peu ou proue. Un dicton repris maintes fois au cours du livre ne dit-il pas que « dans l’univers, entre les quatre mers, tous les hommes sont frères ».
L’écriture des Révoltés des Marais est claire et simple mais alerte et captivante. Tant le style de l’auteur que le langage des héros communiquent un dense parfum de vie.
Dans la partie « Wu Song tue le tigre » ; l’auteur raconte une scène s’intégrant dans le récit général :
Wu Song n’a pas écouté les conseils du serveur à la taverne et a bu force verres d’alcool, puis il est monté seul à la montagne. Arrivé devant un temple, il voit un avertissement à propos du tigre, mais n’apprend son existence qu’après être arrivé au sommet. Il hésite un peu, mais continue à monter.
En seulement deux phrases, l’auteur campe l’atmosphère et les sentiments du héros : « Wu Song est pris de vertige et voit que le soleil se couche doucement. Wu Song balance son corps d’un côté, de l’autre, et se dirige vers les arbres. » En deux phrases sont décrits le temps des mouvements du tigre et en même temps l’endroit de ses attaques. Elles rendent compte à la fois de l’atmosphère terrifiante et des sentiments de Wu Song. Elles donnent aux lecteurs la sensation que le tigre peut apparaître à tout moment.
Quand le tigre apparaît pour de bon, l’auteur rend compte avec lyrisme des feulements et des sauts rapides de l’animal qui font trembler la colline. Le tigre attaque Wu Song, mais perd aussitôt sa force et Wu Song fait coucher le tigre à terre. Le tigre ne pourra pas échapper et sera tué par Wu Song.
On voit ainsi l’émergence de l’image héroïque de Wu Song, 14e des 108 insurgés.
L’auteur des Révoltés des marais s’appelait Shi Nai’an. Il vécut pendant la dernière période de la dynastie des Ming et la première période de la dynastie des Qing. À cette époque régnait le chaos et les guerres étaient fréquentes.
Shi Nai’an grandit dans une famille trop pauvre pour que l’enfant puisse aller à l’école. Shi était intelligent et aimait lire. Il empruntait les livres des voisins et, de temps en temps, allait à l’école et écoutait les cours. À 13 ans, il répondait facilement aux questions que posaient les gens.
Une fois après la mort d’un voisin âgé, un texte devait être écrit pour la cérémonie funèbre mais ce jour là, le lettré du village était absent. Quelqu’un proposa de laisser le petit Shi Nai’an s’essayer à rédiger le texte. Shi Nai’an accepta et l’écrivit aussitôt. Quant le lettré fut de retour, il trouva le texte de Shi un peu infantile, mais montrant un talent évident ; il l’approuva et proposa à Shi de lui donner des leçons gratuites.
Shi Nai’an a bien étudié et lu toutes sortes des livres. À l’époque, il portait un grand intérêt à un livre qui racontait les révoltes des paysans. Il pratiquait aussi l’art du Wu-Shu avec ses petits camarades. Shi Nai’an allait aussi dans des maisons de thé et écoutait les histoires des conteurs. Il respectait beaucoup les héros qui défendaient la justice et écrivit finalement Les Révoltés des Marais en prenant pour base les histoires qui circulaient parmi le peuple.
Les Révoltés des marais marque une étape importante de l’histoire de la littérature chinoise et de l’écriture de romans.
Source : ClearHarmony
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