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Quatre héros de la résistance entrent au Panthéon

mai 27, 2015 8:25, Last Updated: mai 27, 2015 8:25
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« Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante » peut on lire sur le fronton du Panthéon encore encerclé d’échafaudages. Ce 27 mai 2015 voit entrer dans son histoire quatre figures de la résistance française, certains qui au péril de leur vie ont défendu les idéaux de la liberté et de la démocratie de la France. Retour en quelques lignes sur la biographie singulière de ces quatre personnages aux profils et destins bien différents. Honneur à la parité – mince symbole voulons sûrement par le gouvernement, ou en tous cas au respect dû, commençons par les dames.

La résistante Geneviève de Gaulle-Anthonioz

Geneviève de Gaulle-Anthonioz est une figure emblématique de la résistance française et nièce du Général de Gaulle – ce qui n’a empêcher pas sa mise à l’honneur sous un gouvernement socialiste. Pendant l’occupation nazie, elle travaille dans le renseignement français sous terrain au sein du groupe du Musée de l’homme avant son démantèlement, puis rejoignant le réseau « Défense de la France ». Elle fut déportée en camps de travaux en 1943 pour trahison où elle se lie d’amitié avec d’autres résistants et est libérée en 1945.

Elle participe ensuite au parti politique de son oncle, le RPF, avant de se concentrer sur un combat contre la pauvreté, très présente à l’après guerre. Elle meurt en 2002, 4 ans après qu’une loi contre la pauvreté fut justement votée en son nom à l’Assemblée. Son inhumation au Panthéon est symbolique, car selon son vœu elle reste enterrée aux côtés de son mari en Haute-Savoie.

L’éthnologue et auvergnate Germaine Tillion

L’auvergnate Germaine Tillion, après des études d’éthnologie, organise les premières actions de la résistance à Paris en 1940. Elle est arrêtée en 1942 par le service du contre-espionnage allemand puis déportée à 36 ans en 1944 au camp de Ravensbrück où elle y rencontra Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Au retour des camps en 1945, elle devient historienne de la déportation et de la résistance, et entame une longue lutte contre toutes les formes d’intolérance, notamment les tortures pendant la guerre d’Algérie, mais aussi le terrorisme et la pauvreté.

Elle continue ses travaux universitaires et son engagement humanitaire jusqu’à recevoir en 1999 la Grande croix de la Légion d’honneur. Elle meure en 2008, avec les honneurs du gouvernement de l’époque. Comme Geneviève de Gaulle-Anthonioz, son cercueil sera vide au Panthéon ( un peu de terre de sa tombe sera apportée symboliquement ) devant le souhait de sa famille de la garder près des siens, au cimetière de Condé de Saint-Maur des Fossés dans le Val-de-Marne.

L’avocat et homme politique Jean Zay

Avant d’être connu par son engagement dans la résistance, Jean Zay fut ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts sous le gouvernement du Front populaire. Est-il nécessaire de noter son engagement socialiste dès le début sa carrière politique, signe parmi d’autres du choix politique de François Hollande pour son inhumation au Panthéon. Cependant l’histoire voudra d’abord retenir son engagement dans la résistance en 1939 où il démissionne de ses fonctions pour rentrer dans l’armée française.

Il devient un symbole de la résistance quand en 1940, avec Pierre Mendès France, il refuse l’abandon de la France à l’occupation allemande et se fait arrêter par le gouvernement de Vichy. Il devient alors la cible de Vichy qui l’emprisonne pour les motifs qu’il était « juif, franc-maçon, anti-munichois et anti-hitlérien ». Il est assassiné en 1944 lors d’un transfert de prison, assassinat organisé par les membres de la collaboration française.

Le journaliste Pierre Brossolette

Militant socialiste, journaliste, franc-maçon, membre de la Ligue des droits de l’homme et de Ligue internationale contre l’antisémitisme, Pierre Brossolette rejoint la résistance en 1940, en apprenant les méthodes criminelles de l’Allemagne nazie. En 1942, il rencontre Charles De Gaulle à Londres et s’oppose à ses côtés à Jean Moulin, pour rallier toutes les résistances françaises.

Ces nombreux discours à la BBC de Londres à destination des résistants font de lui le porte voix des « soutiers de la gloire », expression donnée et reprise par la résistance, signifiant ceux qui travaillent dans l’ombre et le labeur. Il est arrêté en 1944 et torturé au siège de la Gestapo à Paris, où il préfère se jeter du 5e étage plutôt que de révéler des secrets à l’ennemi.

Un esprit de résistance qu’a voulu mettre en avant François Hollande pour la panthéonisation de son mandat, des symboles socialistes en même temps que des symboles au delà des luttes partisanes, montrant l’image d’une France qui ne renonce pas face à la persécution, qui ne renonce pas face à l’oppression, au prix de sa vie mais pas au prix de ses valeurs. Des exemples toujours bons à suivre en ces temps de difficultés économiques, humanitaires et environnementales à l’échelle mondiale.

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