Mais que veut vraiment Melania? Son intervention cette semaine dans le dossier brûlant des enfants séparés de leurs parents migrants à la frontière mexicaine a semé la confusion et nourri la polémique, renforçant l’image d’une Première dame américaine plus atypique que jamais. Sa visite surprise jeudi dans un centre de rétention pour enfants au Texas, qui aurait dû conforter sa priorité affichée d’œuvrer pour la protection des enfants, a généré une vive controverse.
D’autant que l’ex-mannequin de 48 ans, qui choisit toujours ses tenues avec grand soin, a décidé de porter, à l’aller comme au retour, une veste à 39 dollars de chez Zara avec, écrit dans le dos en style graffiti: « Je m’en fiche complètement, et vous? » Ce message sibyllin a suscité des interprétations contradictoires, même si la porte-parole de Melania Trump a assuré qu’il n’y avait aucun « message caché ».
Claire Thomas, une professeure de droit qui a défendu de nombreux enfants clandestins, a été de ceux que la veste a choqués. « Je me demande comment le personnel qui l’aide à choisir ses tenues a pu permettre ça! » s’est-elle indignée. Mais pour Jeanne Zaino, professeure de sciences politiques au Iona College de New York, Melania revendiquait plutôt son indépendance, en disant aux médias et au public américain, « Je me fiche de ce que vous pensez ».
Hypothèse que Melania a semblé confirmer en remettant la fameuse veste à son retour à Washington, malgré la tempête déclenchée sur les réseaux sociaux. Donald Trump lui-même a ensuite affirmé sur Twitter que la veste était un pied de nez aux « médias +fake news+ ».
L’épisode a en tout cas ajouté à la polémique amorcée dimanche par la première déclaration de Melania sur le dossier des enfants séparés. Via sa porte-parole, Melania, elle-même une immigrée slovène arrivée aux Etats-Unis il y a plus de 20 ans, qui a gardé un gros accent étranger, avait alors dit « détester voir des enfants séparés de leur famille ».
Elle avait appelé à « gouverner avec le cœur » et souhaité, dans la droite ligne de son mari, un accord bipartisan au Congrès pour réformer les lois en matière d’immigration. Certains avaient alors salué un parti pris courageux dans cette déclaration ambiguë et applaudi la critique implicite d’une politique de séparation alors vigoureusement défendue par son mari.
Melania « a eu un temps d’avance » sur Donald Trump sur ce dossier, a estimé Myra Gutin, professeure de communication à l’Université Rider du New Jersey. « Elle a observé la situation, et elle a dit, il y a des enfants impliqués, il faut les traiter avec amour », a estimé cette spécialiste des Premières dame. Témoin du mystère qui l’entoure toujours un an après son arrivée à Washington, les spéculations ont abondé dernièrement sur sa santé, après une absence d’un mois pour un problème de rein supposé « bénin » et sa décision de n’aller ni au sommet du G7 au Canada, ni à Singapour pour le sommet historique avec Kim Jong Un.
Pour Jeanne Zaino, Melania Trump s’affiche plus que jamais comme une Première dame « différente ». « Elle est en train d’imposer sa voix, une voix qui n’est pas le simple écho de celle de son mari ou des républicains », estime cette analyste. « Elle est plus proche des Premières dames des séries télé comme +House of Cards+ que des Premières dames traditionnelles américaines… Elle est vraiment fascinante ».
DC avec AFP
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