DÉCRYPTAGE – Le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump marque un tournant en matière de politique migratoire. Le républicain entend respecter l’une des promesses phares de sa campagne : mettre en place un plan d’expulsion massive d’immigrés illégaux. Mais en quoi consiste-t-il ?
Nominations de Tom Homan et Stephen Miller
« L’une des plus grandes erreurs de l’histoire ». C’est en ces termes que le président élu qualifiait en septembre, lors du débat l’opposant à sa rivale démocrate Kamala Harris, la politique migratoire de l’administration Biden. Le nouveau commander in chief veut « réparer » les frontières et mettre en œuvre la « plus grande opération d’expulsion » de l’histoire américaine dès le premier jour de sa présidence.
Pour ce faire, il a nommé, ces dernières semaines, des personnalités fermes sur la question de l’immigration. À commencer par Tom Homan au poste de « Tsar des frontières ». Celui qui était directeur de l’United States Immigration and Customs Enforcement (ICE) pendant le premier mandat de Donald Trump sera le personnage incontournable de l’exécution de ce plan.
D’ailleurs, le nouveau président américain a précisé, dans un post sur Truth Social, qu’Homan « s’occupera des frontières américaines, y compris, mais sans s’y limiter, la frontière sud, la frontière nord et de toute la sécurité maritime et aérienne ».
De son côté, l’intéressé avait précisé, peu de temps avant sa nomination, sur la chaîne Fox News, que le plan d’expulsion de clandestins sera « une opération bien ciblée et planifiée, menée par les hommes de l’ICE ». « Les hommes et les femmes de l’ICE font cela tous les jours. Ils sont bons dans ce domaine », avait-il ajouté.
L’autre personnage clé de l’administration Trump II sur la question de l’immigration est Stephen Miller. Ce dernier, également partisan d’une ligne dure, a été nommé par Donald Trump chef de cabinet adjoint et conseiller à la sécurité intérieure. Miller, qui avait été haut-conseiller du président républicain entre 2017 et 2021, devrait également jouer un rôle important dans la mise en œuvre du plan.
Déclarer l’État d’urgence et mobiliser l’armée
Dans les détails, les expulsions de migrants devraient notamment se faire via la déclaration de l’État d’urgence et l’utilisation de l’armée. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche l’a d’ailleurs confirmé en répondant le 18 novembre à une publication sur Truth Social du président de l’organisation conservatrice Judicial Watch, Tom Fitton, qui annonçait la mise en œuvre du dispositif. « VRAI !!! », a notamment répondu le républicain.
Mais pour Donald Trump, la déclaration de l’État d’urgence ne serait pas une première. Au cours de son premier mandat, il l’avait déjà fait afin de financer la construction du mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
En plus de l’État d’urgence et de la mobilisation de l’armée, la construction de « centres d’expulsion » de clandestins pourrait également être envisagée dans le cadre de la réalisation du plan. D’ailleurs, le Texas, par la voix du commissaire en charge de l’aménagement du territoire, Dawn Buckingham a récemment annoncé « offrir des terres » à l’administration Trump afin de construire des centres pour « le traitement, la détention et la coordination de la plus grande expulsion de criminels violents de l’histoire du pays ».
Le plan d’expulsion de clandestins a suscité de vives inquiétudes chez les démocrates qui s’apprêtent à le bloquer à travers des actions en justice. C’est notamment le cas du procureur général de Californie Rob Bonta. « En tant que procureur général, j’utiliserai toute la force de la loi et toute l’autorité de mon bureau pour protéger et défendre les communautés d’immigrés de Californie contre toute action illégale de Trump », a notamment précisé l’homme politique californien sur X, le 20 novembre.
Fin du droit du sol et poursuite de la construction du mur
Au-delà du plan d’expulsion, le président élu prévoit également la mise en œuvre de mesures supplémentaires pour mieux contrôler les flux migratoires. Selon une publication consultable sur le site officiel de sa campagne présidentielle, Donald Trump entend « signer un décret dès le premier jour de son mandat pour mettre fin à la citoyenneté automatique des enfants d’étrangers en situation irrégulière ».
« Le décret obligera les agences fédérales à exiger qu’au moins l’un des parents soit citoyen américain ou résident permanent légal pour que leurs futurs enfants deviennent automatiquement citoyens américains », est-il également écrit sur le site.
Dans la continuité d’une mesure marquante de sa première présidence, le successeur de Joe Biden a également promis de terminer la construction du mur à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
« Je mettrai fin à la crise de l’immigration clandestine en fermant notre frontière et en achevant la construction du mur », déclarait-il lors de son discours à la convention du Parti républicain en juillet.
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