La cuisine est un lieu de préparation des aliments, mais elle peut aussi être un terrain propice à la prolifération des bactéries et des moisissures. Les articles de cuisine courants, tels que les éponges, les torchons et les planches à découper, créent des environnements propices à la prolifération des micro-organismes.
Comment pouvons-nous donc empêcher ces micro-organismes de contaminer nos aliments ? Shao-Hung Wang, professeur agrégé au département de microbiologie, d’immunologie et de biopharmacie de l’université nationale de Chiayi à Taïwan, a présenté des méthodes permettant d’éviter la prolifération de bactéries pathogènes dans la cuisine lors de l’émission « Health 1+1 » d’Epoch Times.
En 2017, une étude publiée dans Scientific Reports a examiné 14 éponges de cuisine utilisées dans les ménages allemands. Les chercheurs ont constaté que chaque centimètre cube de ces éponges contenait jusqu’à 540 milliards de structures cellulaires, la majorité étant de la classe des gammaprotéobactéries, dont des pathogènes comme Escherichia coli et salmonelle. La concentration d’E. coli dans les éponges de cuisine s’est avérée être la deuxième plus élevée dans les environnements résidentiels, dépassée uniquement par les siphons.
Shao-Hung Wang a expliqué qu’il peut y avoir des millions de bactéries dans chaque gramme d’une éponge de cuisine et typiquement des millions de micro-organismes par centimètre carré d’un torchon. Lorsque des personnes en bonne santé entrent en contact avec ces bactéries, cela ne pose généralement pas de problème de santé car les excréments humains contiennent environ 1 milliard de micro-organismes par gramme. Cela souligne le fait que le corps humain dispose d’un système immunitaire capable de résister à ces bactéries. Néanmoins, il est essentiel de nettoyer correctement les ustensiles de cuisine pour minimiser la prolifération des bactéries.
Conseils pour l’entretien des éponges
Il peut être difficile de sécher complètement les éponges de cuisine et les torchons, en particulier dans les régions subtropicales. Après avoir utilisé un torchon ou une éponge de cuisine, il est conseillé de les nettoyer avec un détergent approprié afin de réduire la charge microbienne qui peut s’y trouver. Vous pouvez également désinfecter les éponges de cuisine et les torchons en les faisant bouillir ou en utilisant une solution d’eau de Javel diluée. Ces méthodes permettent de tuer efficacement les bactéries ou les micro-organismes nocifs qui pourraient présenter un risque pour la santé humaine.
Le rapport recommandé pour le nettoyage des torchons et des éponges de cuisine avec une solution d’eau de Javel est de 1:250. Par exemple, mélanger 40 cm3 d’eau de Javel à 10 litres d’eau. Immerger les torchons ou les éponges dans cette solution pendant 30 minutes, puis les rincer abondamment pour les nettoyer et les désinfecter efficacement.
Shao-Hung Wang conseille d’utiliser alternativement trois éponges de cuisine. Après chaque utilisation, laisser l’éponge sécher à l’air libre et ne la réutiliser qu’une fois qu’elle a complètement séché, ce qui prend généralement un jour ou deux. En effet, les micro-organismes tirent leurs nutriments des environnements humides et s’y développent.
Rincer la planche à découper avant de l’utiliser, la frotter après l’avoir utilisée
Les planches à découper sont un autre élément de la cuisine qui peut facilement contenir des bactéries. Les planches à découper peuvent développer des rainures et des crevasses au cours de leur utilisation, notamment à cause des coupures de couteau. Le sang et le jus de la viande et du poisson peuvent s’infiltrer dans ces crevasses, créant ainsi un environnement idéal pour la croissance microbienne. Ce phénomène est particulièrement préoccupant lorsqu’il s’agit d’organes d’animaux ou de branchies de poissons, car ils contiennent une forte concentration de micro-organismes, ce qui peut entraîner la transmission à l’homme de maladies zoonotiques telles que la salmonelle.
Pour réduire la prolifération des bactéries et des moisissures sur les planches à découper, Shao-Hung Wang recommande de prendre les précautions suivantes avant et après leur utilisation :
• Avant utilisation : rincer la planche à découper à l’eau claire pour l’humidifier, car les planches à découper sèches peuvent absorber davantage de sang ou de jus.
• Après utilisation : utiliser une brosse pour frotter la planche à découper et éviter d’utiliser un chiffon ou une éponge pour la nettoyer. Les fibres d’un chiffon ou d’une éponge peuvent pousser les particules de viande ou le liquide dans les crevasses de la planche à découper, facilitant ainsi l’accès des micro-organismes aux nutriments. Le nettoyage à l’aide d’une brosse et d’eau est le moyen le plus efficace d’éliminer la saleté et les bactéries de ces interstices. Il n’est pas nécessaire d’utiliser un détergent à chaque fois, car les détergents peuvent également s’infiltrer dans la planche à découper.
Après environ un mois d’utilisation, on peut désinfecter la planche à découper en la trempant dans une solution d’eau de Javel dans une proportion de 1:250.
Si la planche à découper dégage une odeur inhabituelle et que vous hésitez à la remplacer, M. Wang recommande de la nettoyer avec une solution d’eau de Javel diluée ou de vinaigre blanc pour éliminer l’odeur. Vous pouvez également essayer de placer la planche à découper sous la lumière directe du soleil, ce qui peut contribuer à la désinfection et à l’élimination des odeurs. Toutefois, si l’odeur persiste malgré ces efforts, il est conseillé de remplacer la planche à découper.
En outre, il est important de conserver des planches à découper distinctes pour les aliments crus et les aliments cuits afin d’éviter que les résidus microbiens des aliments crus ne s’infiltrent dans les interstices et ne contaminent les aliments cuits, ce qui pourrait entraîner des problèmes gastro-intestinaux.
Les planches à découper non enduites sont meilleures
Lorsqu’il s’agit de choisir le matériau approprié pour une planche à découper, Shao-Hung Wang déconseille d’opter pour des planches à découper enduites. Les planches à découper enduites peuvent contenir des solvants et des substances toxiques peuvent rester dans les fibres de la peinture. En outre, les planches à découper enduites scellent les fissures naturelles du bois, ce qui les empêche de sécher correctement et crée un environnement propice à la prolifération des bactéries.
Shao-Hung Wang a également cité étude récente de l’université d’État de l’Oregon, qui a révélé que les planches de bois revêtues présentaient une concentration nettement plus élevée de bactéries récupérables à leur surface que les planches de bois non revêtues. Cette différence peut être attribuée au fait que les planches en bois non revêtues ont tendance à absorber les bactéries en profondeur dans le bois, où les bactéries peuvent perdre de l’humidité et, en combinaison avec les propriétés antimicrobiennes naturelles trouvées dans le tissu du bois, finir par périr.
Classement des planches à découper en fonction de leur niveau d’hygiène
Quelles sont donc les planches à découper les plus hygiéniques ? Selon Shao-Hung Wang, optez pour des matériaux plus durs si vous souhaitez une planche à découper qui ne conserve pas les marques de couteau et qui soit facile à nettoyer. Il s’agit par exemple des planches à découper en céramique, en verre trempé ou même en acier inoxydable.
Vous pouvez également opter pour des planches à découper en bambou ou en bois non revêtues. Bien que ces planches puissent présenter des rainures dues aux marques de couteau, un nettoyage minutieux à l’eau et à la brosse, suivi d’un séchage complet, permettra d’éviter tout problème. Si les planches à découper ne sèchent pas complètement, elles peuvent devenir des lieux de reproduction pour les moisissures.
Shao-Hung Wang a mentionné un reportage sur un couple à qui l’on avait diagnostiqué un cancer du foie à un stade avancé. On a découvert que la planche à découper de leur maison était moisie, et on a soupçonné que la cause de leur cancer était l’ingestion à long terme de petites quantités d’aflatoxine. Shao-Hung Wang a souligné que les champignons ne sont pas dangereux en soi ; ce qui est préoccupant, ce sont les mycotoxines qu’ils produisent, notamment l’aflatoxine, un facteur contribuant aux maladies du foie.
Quant aux planches à découper en plastique, elles sont sujettes à des marques de couteau qui peuvent libérer des particules de plastique. Bien que la plupart de ces particules de plastique puissent être éliminées avec de l’eau, une petite quantité peut rester sur les aliments. Lors du nettoyage des planches à découper en plastique, il est essentiel de frotter dans le sens des marques de couteau. Si les marques de couteau deviennent trop profondes, il est préférable de remplacer la planche à découper.
Conseils antimicrobiens pour le réfrigérateur
La National Sanitation Foundation (NSF) des États-Unis a mené des enquêtes afin d’identifier les zones les plus contaminées par les bactéries dans les foyers. Les résultats ont révélé que les deux zones les plus contaminées étaient les compartiments à légumes et à viande des réfrigérateurs.
Comment réduire la prolifération des moisissures et des bactéries dans le réfrigérateur ? Tout d’abord, il faut éviter de surcharger le réfrigérateur. M. Wang a indiqué que les réfrigérateurs se présentent sous deux formes principales : le refroidissement direct et le refroidissement par air. Les réfrigérateurs plus anciens utilisent souvent le refroidissement direct, où les serpentins de refroidissement sont en contact direct avec les parois du réfrigérateur. Si le réfrigérateur est rempli d’aliments, la circulation de l’air peut être entravée, ce qui entraîne un refroidissement et une conservation des aliments inadéquats. Les réfrigérateurs récents refroidis par air distribuent l’air froid de manière homogène par le biais de bouches d’aération ; veillez donc à ne pas obstruer ces bouches, sinon le réfrigérateur risque de ne pas refroidir efficacement.
En outre, il est conseillé de conserver les aliments séparément dans le réfrigérateur. Les légumes et les fruits de mer, par exemple, doivent être placés dans des compartiments différents pour éviter toute contamination microbienne croisée.
Un évier glissant indique la présence d’un biofilm
L’évier de la cuisine est également l’un des endroits où la présence microbienne est la plus élevée, principalement en raison de son humidité constante. Une surface d’évier glissante ou visqueuse indique la présence d’un biofilm créé par des micro-organismes qui adhèrent à des polysaccharides ou à des protéines. Une fois le biofilm formé, les micro-organismes peuvent survivre grâce à l’humidité et aux nutriments. Il est donc essentiel de nettoyer et de frotter régulièrement l’évier ou d’utiliser de l’eau de Javel diluée pour éliminer ces micro-organismes.
Des études sur le sujet ont été menées en France par l’ANSES, (agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail), qui relate également l’existence d’’une réglementation relative aux réfrigérateurs à usage domestique parue en 2002, et également le site Médisite qui a édité la liste noire des pires nids à microbes domestiques.
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