La semaine dernière, Manuel Valls a présenté la nouvelle stratégie numérique du gouvernement, dans le 3e arrondissement à la Gaîté Lyrique. Aux côtés du ministre de l’Économie Emmanuel Macron, le Premier ministre a annoncé un ensemble de mesures qui habilleront la nouvelle loi du numérique qui sera rendue publique en juillet. L’un des objectifs : remettre à niveau le développement économique et technologique du pays, à l’heure où le « tout numérique » est devenu presque inévitable. Par la même occasion, le Premier ministre s’est vu remettre un rapport du Conseil National du Numérique (CNN), présentant une stratégie globale pour la France. La loi sera dans les dossiers de la Secrétaire d’État chargée du Numérique, Axelle Lemaire, et se traduira en automne par un vote à l’Assemblée.
Internet, un espace de liberté
Les mesures présentées par Valls s’articulent largement autour de la question des droits des citoyens sur Internet. Il est d’ores et déjà prévu d’inscrire la neutralité de l’Internet dans la nouvelle Loi. Cette neutralité serait en effet remise en question par le développement de nouveaux modèles économiques de la part des opérateurs Internet, qui favorisent un accès plus rapide à leurs clients à certains services.
Une autre mesure concerne le « droit au maintien à la connexion » qui pourrait devenir une obligation à cause de l’expansion du « tout connecté » dans les différents aspects de la vie quotidienne. Celle-ci devrait être instaurée par un dialogue avec les fournisseurs, hors du cadre de la loi. « Je souhaite inscrire dans la loi une définition claire de la neutralité du net, qui assure à tous un même accès aux réseaux pour tous les opérateurs », a précisé Manuel Valls.
« L’idée c’est de dire : voilà ce qui est en cours et comment nous irons plus loin encore » – Axelle Lemaire
Secrétaire d’État chargée du Numérique
Enfin, un grand pas devra être accompli pour la protection des données personnelles sur la toile, notamment face aux géants américains de l’Internet. Le dispositif viendrait devancer la loi européenne prévue à cet effet en 2018, avec comme objectif d’avoir des propositions et des acquis à mettre sur la table des négociations.
Les utilisateurs devraient ainsi avoir la possibilité de transférer leurs propres données personnelles d’un service à l’autre, ainsi que tous les fichiers et photos mis en ligne, notamment sur les réseaux sociaux.
Le « tout numérique » pour doper la croissance
Le gouvernement entend accélérer la numérisation des services publics et mettre en place un système de plateforme coordonné. En jeu : des services publics plus efficaces et plus personnalisés.
Selon Axelle Lemaire, la France doit « mettre la barre le plus haut possible et imprimer le changement partout pour moderniser l’action publique ». Pour accélérer cette transition, la plateforme modernisation.gouv.fr sera ouverte cette année en Open Data pour les développeurs, afin qu’ils puissent accéder aux donnés publiques et créer librement des nouveaux services.
Emmanuel Macron a lui aussi souligné « qu’il y avait plusieurs leviers de création d’emplois à travers le numérique ». À commencer par l’éducation avec la création de plusieurs dizaines de formations pour les métiers de l’informatique. Côté entreprise, l’innovation sera le mot d’ordre et les start-up du numérique seront mises à contribution et leur financement largement promu.
« Il faut œuvrer pour qu’Internet devienne un levier de croissance plutôt qu’une menace pour les PME et les TPE », a pointé Axelle Lemaire pour qui la priorité sera de capter une partie des capitaux à risque de l’international – des capitaux propices aux investissements – et de les réinjecter dans les structures des start-up françaises.
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