Questions sur le plan de transfert de richesses promis par la COP29

Par Mark Hendrickson
11 décembre 2024 15:20 Mis à jour: 11 décembre 2024 15:20

La conférence des Nations unies sur le changement climatique COP29, qui s’est tenue le mois dernier à Bakou, en Azerbaïdjan, a débouché sur un accord prévoyant que les pays riches (l’Europe, les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, mais pas la Chine – la deuxième économie mondiale – ni les riches pays du Golfe) transféreront, d’ici à 2035, au moins 300 milliards de dollars par an aux pays en développement. Ceci dans le but de financer le développement de sources d’énergie verte dans ces pays et de leur permettre de faire face au changement climatique. L’accord proclame également l’objectif de porter le transfert annuel de richesses à 1300 milliards de dollars par an d’ici à 2035.

Ce plan de transfert de richesses confirme une fois de plus que l’objectif premier de l’activisme climatique est une redistribution socialiste de l’argent.

Examinons de plus près les spécificités de ce plan.

Un rapport de Reuters indique que les « gouvernements riches » vont verser de l’argent. Mais qu’est-ce qu’on entend alors par les « gouvernements riches » ? Cette définition est bien obscure et trompeuse. Existe-t-il vraiment un « gouvernement riche » ? Les gouvernements n’ont d’autre argent que celui qu’ils prélèvent sur les personnes et les entreprises placées sous leur juridiction. Le gouvernement des États-Unis serait-il considéré comme un « gouvernement riche » ? Avec une dette de 36.000 milliards de dollars, il ne me semble pas très riche.

En lisant les rapports, on apprend que les délégués de la COP29 s’attendent à ce que les sources privées assureront une part importante des sommes promises. Mais qu’est-ce qui donne à ces délégués, ou aux gouvernements qui les ont nommés, le pouvoir de promettre des dépenses importantes provenant des sources privées ? Le terme « privé » signifie « hors du contrôle du gouvernement ». Je soupçonne que la version COP29 du terme « privé » se réfère aux sociétés d’énergie verte qui reçoivent d’importantes subventions gouvernementales et qui ne sont donc pas vraiment privées, mais dépendantes et soumises à la volonté des gouvernements qui les financent.

Au fait, qui sont exactement ces délégués qui ont promis de transférer des centaines de milliards de dollars par an des pays plus développés vers les pays moins développés ? Sont-ils les représentants élus des contribuables de ces pays ? Non. Il s’agit plutôt de personnes nommées par l’exécutif et de bureaucrates. Toute cette affaire malséante est totalement antidémocratique.

Les rapports indiquent également que les représentants de nombreux pays relativement pauvres se plaignent du fait que les aides qui leur sont promises sont insuffisantes et injustes. Il n’y a là rien d’étonnant. C’est ainsi que l’on joue : faire en sorte que les pays relativement riches se sentent coupables de s’être permis de prospérer.

Ainsi, la PDG du World Resources Institute, Ani Dasgupta, a déclaré que l’accord de transfert de 300 milliards de dollars par an est « un versement important vers un avenir plus sûr et plus équitable », avant d’ajouter que les pays bénéficiaires du transfert de richesses sont « légitimement déçus que les pays plus riches n’aient pas mis plus d’argent sur la table alors que la vie de milliards de personnes est en jeu ». Vraiment ? Des milliards de vies risquent d’être perdues si les pays riches ne mettent pas la main à la poche ? Quelle exagération !

Une situation inquiétante se cache sous la surface de l’accord de la COP29. Les organisateurs onusiens de la COP déclarent explicitement qu’une partie des transferts de richesses sera utilisée pour développer l’énergie éolienne et solaire dans les pays en développement. Il s’agit d’une manœuvre bien hypocrite. Je suis d’accord avec les nombreux leaders politiques et intellectuels des pays en développement qui ont dénoncé les « verts » des pays riches pour avoir essayé d’empêcher les pays pauvres d’exploiter les mêmes combustibles fossiles qui ont alimenté le développement économique et la prospérité des pays riches.

Comme pour de nombreux programmes d’aide étrangère, les hommes politiques des pays pauvres accepteront une aide étrangère assortie de conditions. Ces pays ne disposent pas de l’expertise technique nécessaire pour construire eux-mêmes des installations éoliennes et solaires, de sorte qu’une grande partie de cette « aide » serait redirigée vers des entreprises situées dans les pays qui font les dons. Pourquoi les dirigeants des pays donateurs accepteraient-ils de tels projets ? Parce qu’ils contrôleront une partie de ces fonds et les utiliseront pour renforcer leur propre pouvoir et influence politique, ainsi que, probablement, accroître les montants sur leurs comptes bancaires personnels.

C’est ainsi que le jeu de l’aide étrangère a si souvent été joué : cette aide favorise une mauvaise gouvernance et retarde ainsi le développement économique dont la population d’un pays pauvre a si désespérément besoin.

Les dirigeants politiques des pays pauvres sont évidemment friands de l’aide étrangère, mais il y a aussi d’autres qui ont tout intérêt à profiter de ces gigantesques transferts de richesses. L’accord de la COP29, comme on peut le comprendre, ne fournit pas d’explications détaillées sur les voies que prendront les transferts d’argent proposés.

Le Trésor des pays développés enverrait-il de l’argent directement aux gouvernements des pays bénéficiaires désignés ? Mais qui décide du montant à envoyer au pays A, B, C, etc. ? Ou bien l’argent ira-t-il à l’ONU où des bureaucrates socialistes non élus superviseront la distribution des fonds ? Dans ce cas, une partie de l’argent finira-t-elle sur les comptes bancaires de l’ONU ou de certains de ses fonctionnaires ? Quelqu’un contrôlera-t-il la manière dont l’argent sera redistribué ? Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

L’ensemble du plan de transfert d’argent de la COP29 rappelle le commentaire du premier chancelier allemand Otto von Bismarck : « Les lois sont comme les saucisses. C’est mieux de ne pas voir leur préparation. » On pourra comprendre Donald Trump s’il n’envoie pas sa délégation à la COP30 de l’année prochaine.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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