TRANCHE DE VIE

« Qui n’a jamais souffert ignore le bonheur » : la force de caractère de Mathias, jeune rugbyman devenu tétraplégique

juillet 23, 2024 9:57, Last Updated: juillet 23, 2024 9:57
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Avant d’être victime d’un grave accident en 2022, Mathias Dantin ne vivait que pour le rugby, une passion qu’il a découverte à l’âge de 12 ans, après s’être essayé à plusieurs autres sports. Malgré le chamboulement opéré dans sa vie depuis près de deux ans, le jeune homme affiche une volonté de fer et refuse de se lamenter sur son sort.

Depuis ce mauvais plaquage en décembre 2022, la vie de Mathias Dantin a changé du tout au tout car il est aujourd’hui privé de ses quatre membres. Pour autant, il est un combattant et montre une force de caractère impressionnante. Le jeune Colombien, qui a été adopté par Jérôme et Fabienne Dantin à l’âge de 2 ans, s’est confié dans les colonnes du magazine Aleteia.

« On se rend à l’évidence et on fait le deuil de soi-même »

Ce 14 décembre 2022 est encore très net dans sa mémoire. Ce jour-là, son équipe affrontait celle d’un autre lycée des Hautes-Pyrénées. « Alors que j’avais lâché le ballon, je me suis fait ceinturer, je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait que j’étais soulevé à quatre mètres de hauteur avant d’être re-balancé au sol », raconte-t-il. À ce moment-là, Mathias a « tout de suite compris que quelque chose n’allait pas » et qu’il ne serait plus jamais le même.

À la suite de ce choc extrêmement violent, Mathias ne sentait plus son corps. Transporté aux urgences de Purpan en hélicoptère, il avait alors subi plusieurs heures d’opération. « On se rend à l’évidence et on fait le deuil de soi-même. Je ne connaissais pas le mot ‘tétraplégique’, mais lorsque mon père m’a confirmé ce diagnostic, je n’ai pas été surpris », se souvient le jeune homme.

« La tentation de se retourner contre Dieu a été réelle »

Reconnaissant avoir bénéficié du soutien indéfectible de ses parents et de ses proches, et ce « dès le début », il a aussi dû faire face à « des abandons, des gens qui s’éloignent ». L’ancien rugbyman, qui a grandi dans un foyer de fervents catholiques pratiquants et se dit « très croyant », souligne néanmoins que cet événement a provoqué un chamboulement dans sa foi.

« La tentation de se retourner contre Dieu a été réelle, mais j’ai réussi à le remercier de m’avoir gardé en vie », confie-t-il à nos confrères, même s’il a encore « des moments de faiblesse, de colère ». « On se demande : pourquoi moi ? Mais je me suis rendu compte que le découragement, la révolte, les pensées négatives, c’était le diable qui me les inspirait. J’ai choisi de rejeter ça », poursuit-il. « Il y a beaucoup de questionnements qui résultent de ce handicap. Mais j’ai de quoi avancer », admet-il enfin.

« Je tire du bon de tout ça »

Mathias se sent effectivement chargé d’une mission, celle de témoigner. Et c’est notamment ce qu’il fait par le biais de son association Courage Mathias, lancée officiellement le 19 janvier dernier. En plus de le soutenir et de subvenir à ses besoins face à son handicap, cette association a également pour mission de mener des actions caritatives de sensibilisation, de prévention et de formation. Il met surtout l’accent sur le respect des règles dans le rugby et sur le respect des uns envers les autres, que ce soit dans le stade ou à l’école.

En outre, il se rend régulièrement au sanctuaire de Lourdes, où il livre son témoignage auprès des jeunes chaque semaine. « Je me retrouve beaucoup dans ce lieu, qui m’apaise et où je me sens utile. Si mon expérience peut servir dans la foi, je suis content », mentionne-t-il.

Quant à la question de savoir s’il éprouve encore de la rancune envers l’auteur de ce plaquage fatal, qui, soit dit en passant, n’a jamais été sanctionné, Mathias répond : « J’essaie de ne pas y penser, car je ne trouve pas cela bénéfique. Lui pardonner c’est encore un grand mot, comme ‘accepter’ le handicap. On n’accepte pas, on fait du mieux possible avec. Mais je tire du bon de tout ça. » « J’ai découvert le bonheur au sens propre, car qui n’a jamais souffert ignore le bonheur », conclut-il.

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