Qui sauvera 1,4 milliard d’otages en Chine communiste ?

Par Anders Corr
1 juillet 2024 15:30 Mis à jour: 2 juillet 2024 17:59

La tension monte en Chine.

C’est la triste réalité pour 1,4 milliard de citoyens chinois qui n’ont jamais choisi le Parti communiste chinois (PCC) pour les gouverner, pour menacer d’autres pays en leur nom, pour contrôler ce que les Chinois produisent ou pour diriger leur discours afin de calquer la « pensée Xi Jinping » — et ce, dans le cadre de ce que les professionnels appellent le « syndrome de Stockholm », c’est-à-dire le genre d’admiration que les victimes peuvent vouer à ceux qui les ont pris en otage.

Xi Jinping et les chefs du Parti qui l’ont précédé ont poussé les 1,4 milliard de Chinois sur la voie du conflit, y compris contre l’Amérique, l’Europe, le Japon, l’Australie, Taïwan et les Philippines. Alors que le monde s’éveille face à une guerre qui semble se rapprocher, les entreprises étrangères se retirent de la Chine.

Les citoyens chinois qui ont recours aux médias censurés par l’État-parti ne semblent pas se rendre compte des dangers qui les guettent. Pourtant, il leur suffit de lever le voile et de regarder ce qui se passe en Ukraine ou à Gaza pour comprendre un peu ce qui pourrait leur arriver. D’ores et déjà, certains Chinois fuient leur pays, les entreprises internationales ont cessé d’investir massivement en Chine, ses chaînes d’approvisionnement sont en train d’être coupées et, par conséquent, des emplois se perdent.

En même temps, les emplois qui restent en Chine sont de plus en plus difficiles à assumer. Même pour les meilleurs d’entre eux, comme ceux dans le secteur de haute technologie qui comprend des sociétés comme, par exemple, Pinduoduo, Bytedance, JD.com, Tencent ou Alibaba, les travailleurs sont poussés à faire de plus longues heures, au point qu’ils dorment parfois à leur lieu de travail.

La fameuse formule de « 996 » pour les travailleurs de l’industrie de haute technologie signifie qu’ils doivent travailler de 9 heures du matin à 9 heures du soir, six jours par semaine. Il ne leur reste que peu de temps pour les amis et la famille. Tout de suite après une brève interruption, l’horaire de 996 revient. Depuis 2021, l’industrie technologique chinoise a perdu 1200 milliards d’euros de valeur marchande. Elle tente donc de rattraper le terrain perdu en pressant toujours plus les travailleurs face à une productivité en baisse.

En même temps, la pression de la propagande du régime augmente. La montée du sentiment antiaméricain et antioccidental de la population chinoise est encouragée par le régime, ce qui crée une atmosphère indésirable pour les Occidentaux en Chine. Récemment, quatre professeurs américains en échange universitaire ont été poignardés dans un parc du nord-est de la Chine. L’ambassadeur des États-Unis en Chine a laissé entendre que cette attaque pourrait être le résultat des sentiments antiaméricains.

L’agence Bloomberg s’est référée à l’augmentation générale de la violence en Chine comme résultat de la détérioration de la situation économique. Les faux pas du régime chinois alimentent la violence et les sentiments antioccidentaux qui contribuent au « découplage » entre la Chine et l’Occident — un « découplage » que le régime lui-même qualifie de « cercle vicieux ».

Une telle irrationalité fait partie de la dictature. En raison de la peur qui règne parmi les subordonnés de Xi Jinping, ceux-ci ne peuvent pas lui dire les vérités gênantes qui contredisent ce qu’il veut entendre. Cela conduit à une irrationalité dangereusement aveugle de la part de l’État totalitaire tout-puissant – comme, par exemple, sa prétention de chercher plus d’engagement et d’affaires avec les pays occidentaux tout en suivant des politiques qui non seulement limitent ces engagements, mais qui risquent de déclencher une guerre dévastatrice à l’échelle mondiale.

Le PCC affirme que Taïwan et la mer de Chine méridionale font partie de la Chine. Il menace d’envahir Taïwan qu’il estime être son propre territoire. En mer de Chine méridionale, Pékin viole clairement le droit international et ses propres principes prétendument égalitaires.

Dans quel but ordonne-t-on aux citoyens chinois de suivre des politiques irrationnelles et autodestructrices qui contribuent au cercle vicieux de la détérioration des relations entre la Chine et l’Occident, entre la Chine et Taïwan et entre la Chine et l’ANASE ? Et ce, au point que la Chine risque de devenir un État paria comme la Corée du Nord et de provoquer une guerre nucléaire ? Est-ce pour que le PCC puisse maintenir la ferveur nationaliste lui permettant de lancer une invasion de Taïwan ou d’accroître son contrôle sur la mer de Chine méridionale ? Pour que le chef du Parti puisse inscrire son nom dans les manuels d’histoire et justifier son statut d’« empereur à vie » ?

Qu’est-ce que cela apportera aux Chinois à part la guerre, les sanctions, la pauvreté, la misère et les regrets ? Absolument rien. C’est ce qui rend les politiques du PCC si irrationnelles, voire pires. Le 24 juin, le président taïwanais Lai Ching-te a déclaré que « la démocratie n’est pas un crime ; c’est l’autocratie qui est le véritable mal ». M. Lai est menacé par Pékin de peine de mort en tant que « séparatiste » pour avoir osé dire la vérité. Il vaut mieux que Taïwan soit indépendante plutôt que soumise à la folie de Pékin.

Le régime chinois ignore les tentatives persistantes des pays démocratiques de faire preuve de retenue et de désescalade. Est-ce que le PCC ne comprend pas que la guerre à l’ère nucléaire est catastrophique et ingagnable ? Est-ce qu’il croit qu’il peut bluffer pour remporter une victoire rapide sur « Taipei » ?

L’invasion de l’Ukraine par l’armée de Vladimir Poutine est en train d’échouer. Même s’il finit par s’emparer de la capitale Kiev, la ville aura été détruite ce faisant. Les occupants russes seront attaqués depuis la campagne. L’avenir de la Russie et de l’Ukraine – leur jeunesse – continuera à être tué sur les champs de bataille ou à fuir leurs pays. Poutine se retrouvera avec les ruines de deux démocraties autrefois naissantes, retournées l’une contre l’autre, et avec des millions de personnes âgées, d’infirmes et de blessés sur les listes de ses services sociaux et de son héritage historique en déshérence.

Il en ira de même pour la Chine et Taïwan si le chef du PCC décide d’envahir ce dernier. Aux XXe et XXIe siècles, l’expansion territoriale s’est avérée être un désastre, tout comme les dirigeants qui ont conduit leurs citoyens vers la destruction.

Alors que le sentiment antichinois monte dans le monde entier, il convient de se rappeler que les plus grandes victimes du Parti communiste chinois sont les citoyens chinois eux-mêmes, capturés par un régime qui, en poursuivant ses objectifs stratégiques, ignore leurs intérêts. Qui peut sauver ces 1,4 milliard d’otages ? Qui d’autre qu’eux-mêmes, avant le déluge ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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