Ce vendredi 9 septembre, un jeune de 17 ans a été l’objet d’un déchaînement de haine, à la sortie du lycée Truffaut de Beauvais. Victime d’un kidnapping, il a été emmené dans une cave où il a subi une agression extrêmement violente de la part de plusieurs individus, simplement parce qu’il venait de Méru. Une enquête a été ouverte.
Les rivalités entre bandes de jeunes des villes de Beauvais et Méru conduisent à des actes de violences inouïes. Le jeune Aylan – dont le prénom a été modifié par Le Parisien pour préserver son anonymat – en a payé le prix fort vendredi dernier, alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui. Il est d’ailleurs toujours hospitalisé.
La victime était elle-même poursuivie « pour apologie du terrorisme »
Aylan se trouvait devant le lycée François Truffaut de Beauvais, ce vendredi en fin d’après-midi, lorsque des jeunes dans une voiture l’ont kidnappé. « Un lycéen a été enlevé à la sortie de l’établissement dans lequel il est scolarisé, séquestré dans une cave et violenté, avant d’être libéré quelques heures plus tard », a indiqué à nos confrères Caroline Tharot, procureure de la République de Beauvais.
Hakim, le père de l’adolescent, explique que son fils était auparavant scolarisé dans le lycée Condorcet de Méru, mais, étant « poursuivi pour apologie du terrorisme », il en a été exclu en mai dernier. Il sera d’ailleurs jugé en janvier prochain pour cette affaire. Toujours selon son père, ces deux affaires n’ont aucun lien entre elles, rapporte Le Parisien.
Les parents du jeune méruvien avaient cependant pris soin de donner comme consigne aux professeurs de ne pas divulguer d’où venait Aylan, qui était également inscrit à l’internat pour lui éviter d’être exposé à d’éventuelles agressions, lors « des allers-retours quotidiens dans les transports en commun », précise Hakim. Pour autant, tout cela n’a pas suffi. « Les gens ont su qu’il venait de Méru. Mon fils s’est senti menacé, il a même prévenu le proviseur », ajoute le père de famille.
« Ils feront ça à tous ceux qui viennent de Méru »
Une vidéo de la scène, prise par les auteurs de l’agression eux-mêmes, a circulé sur l’application Snapchat. Elle a été d’abord vue par des amis d’Aylan, qui ont aussitôt prévenu sa famille, dont le père du lycéen, qui s’est rendu à la gendarmerie. Dans la cave où la victime a été conduite, une dizaine de ravisseurs « l’ont tabassé à coups de poing, de pied, de coude. […] On lui a asséné des coups de marteau sur les jambes. Ils ont découpé ses vêtements pour l’humilier et ont tailladé son corps avec un couteau. Ils ont même commencé à lui raser la tête », raconte encore Hakim.
Le frère d’Aylan s’est alors rendu à Beauvais. « Il a trouvé deux personnes qui ont libéré Aylan et il a pu le récupérer pour l’emmener à l’hôpital », mentionne Hakim. Lorsque le père de famille était à la gendarmerie, alors qu’il tentait de joindre Aylan par téléphone, il a réussi à avoir l’un des ravisseurs. « Il m’explique qu’on lui a fait la même chose et qu’ils feront ça à tous ceux qui viennent de Méru », prévient-il.
Si la victime s’en sort avec « de multiples contusions », une oreille déchirée et un visage « méconnaissable », il n’a toutefois « aucune lésion cérébrale et le nerf optique n’est pas touché », mentionne son père. Une enquête a été ouverte pour « enlèvement et séquestration liés à un autre crime ou délit commis en bande organisée », précise la procureure Caroline Tharot.
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