Le frère du terroriste d’Arras, également mis en examen, a été entendu par une experte psychiatre en avril dernier. Il a estimé que sa famille aurait dû être expulsée du territoire français depuis de nombreuses années.
Ses déclarations peuvent en surprendre plus d’un. Mis en examen pour « complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle », à la suite de l’attentat d’Arras, le 13 octobre 2023, le petit frère du terroriste, Mohammed Mogouchkov, a été entendu par une experte psychiatre en avril dernier, révèle Le Figaro.
En détention dans une prison francilienne à l’écart des autres détenus, il est revenu sur le passage à l’acte de son frère, qu’il juge sévèrement. « Ce qu’il a fait est complètement interdit », estime-t-il, niant au passage sa propre implication.
Selon son analyse, « l’attentat aurait pu être évité ». Selon lui, sa famille aurait dû quitter le territoire français depuis de nombreuses années. « Il aurait fallu faire partir toute la famille », lâche-t-il, alors que la famille Mogouchkov, originaire d’Ingouchie, ne s’est jamais procurée de papiers et vivait sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). « Quinze ans en France, quinze ans d’OQTF », résume-t-il avec une effrayante simplicité.
« D’accord pour qu’on nous expulse »
Seul le patriarche a été expulsé en 2018, mais les enfants, eux, sont restés en France, inexpulsables puisqu’arrivés sur le territoire avant leurs 13 ans et sans antécédent judiciaire. Une situation dénoncée par Selim, qui estime étonnamment que la préfecture « a fait le travail à moitié ».
Dans ses conclusions, la psychiatre s’interroge elle-même sur le bon suivi de la famille où, désormais, trois enfants sur cinq séjournent en prison. Le petit frère du terroriste ne se sent pas proche culturellement de la France, « avant tout un pays laïc ». Même s’il conçoit que respecter son pays d’accueil est important, certaines valeurs de sa religion (musulmane) seraient incompatibles avec la France, selon ses dires.
Au début de l’entretien, il a refusé de serrer la main de la psychiatre, au motif que « ça ne fait pas partie de [s]a culture » avant d’ajouter que les musulmans peuvent « côtoyer » des non-musulmans, mais il est préférable de « se distinguer ».
Dans le fond, l’interrogé se dit prêt à faire ses valises. « Je suis tout à fait d’accord pour qu’on nous expulse, à 200%, à 300% » et affirme préférer être « expulsé dans (son) pays ». D’après la psychiatre, il n’existe chez lui « aucune tentative de manipulation ». C’est un garçon « authentique, sincère » qui fait preuve d’une « spontanéité qui peut le desservir ».
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