Facebook, Instagram et Whatsapp, toutes filiales de Meta, connaissent un essor de leurs publicités en provenance de Chine ; près de 7 milliards de dollars en 2023.
Meta a déclaré que 20 % de ses revenus proviennent de la région Asie-Pacifique, c’est énorme pour une entreprise dont les origines se trouvent à 6 700 kilomètres de là, dans un campus de Harvard.
Ces milliards pourraient-ils influer sur les décisions de Meta, notamment sur les algorithmes essentiels déterminants ce que ses quelques 4 milliards d’utilisateurs voient sur leur écran et ce qui disparaît dans les profondeurs de leur fil d’actualité ?
En 2023 et avant, Facebook a considérablement réduit le nombre de reportages d’actualité, notamment sur les violations des droits de l’homme en Chine, par exemple. Pourtant, il permet à Pékin de faire de la propagande à outrance. Selon une étude de Stanford réalisée en 2022, « les pays qui enregistrent une forte augmentation du nombre de vues des publicités Facebook émanant des médias d’État chinois voient également la couverture médiatique de la Chine devenir plus positive ».
L’étude a révélé que « la couverture médiatique est également plus susceptible d’utiliser des mots clés qui suggèrent un point de vue favorable à la Chine », ce qui pourrait s’expliquer par le fait que « les publicités aident les médias d’État chinois à définir l’ordre du jour des informations couvertes par les autres sources médiatiques ».
Ce n’est peut-être pas une coïncidence si Mark Zuckerberg s’est rendu en Chine en 2016 et a rencontré le chef de la propagande du régime. L’année suivante, selon le New York Times, Meta a réalisé la majeure partie de son budget publicitaire en Asie à partir de la Chine, notamment de la propagande contrôlée par le Parti communiste chinois (PCC). En 2019, une société de recherche a découvert de faux comptes utilisés par Pékin pour promouvoir la désinformation, notamment à propos de Hong Kong et du COVID-19. En août 2023, Meta a affirmé avoir supprimé certaines parties de l’opération, mais celle-ci a continué à revenir avec de nouvelles tactiques et de nouveaux comptes au fil des ans.
« L’opération d’influence d’origine chinoise s’est déroulée sur plusieurs plateformes de médias sociaux et a été la première à cibler la politique intérieure américaine avant les élections de mi-mandat de 2022 et la politique étrangère de la République tchèque à l’égard de la Chine et de l’Ukraine », a déclaré Meta sur son site Web cette année-là.
En mai, Facebook a accéléré les changements apportés à son algorithme, rétrogradant considérablement les actualités au profit de vidéos insipides de type TikTok. Cela a probablement profité au PCC, étant donné que ses publicités payantes sur les « actualités » sont désormais envoyées en tête des fils d’actualité des utilisateurs, alors que les actualités réelles des médias libres sont pratiquement inexistantes. Je me souviens de la disparition, presque du jour au lendemain, d’un post sur Facebook suite à mon commentaire sur les questions relatives aux droits de l’homme en Chine. Le même commentaire sur X, anciennement Twitter, et LinkedIn a continué à susciter beaucoup de commentaires – et c’est toujours le cas. Les informations factuelles ont apparemment été « interdites » sur Facebook, tandis que la propagande du parti est en tête de liste.
Les publicités sur Facebook contribuent à l’érosion d’une économie américaine diversifiée composée de petites entreprises, au profit des entreprises chinoises de marketing de masse en ligne bon marché. Pour le seul troisième trimestre 2023, les analystes estiment que Facebook et Instagram ont reçu environ 800 millions de dollars de recettes publicitaires de Temu et Shein. Ces deux entreprises chassent les entreprises américaines, y compris les petites entreprises de la principale artère commerciale – Main Street-, en exploitant les lacunes tarifaires des États-Unis. Les téléchargements mensuels d’applications pour Shein et Temu aux États-Unis s’élèvent aujourd’hui à près de 2,4 millions et 6,5 millions respectivement.
Mais tout n’est pas aussi corrompu chez Meta, M. Zuckerberg affirmant que son entreprise a des valeurs américaines. En effet, il critique légèrement la Chine de temps à autre, et avance que Meta a identifié et supprimé de vastes réseaux de faux comptes chinois et russes qui tentaient d’influencer la politique mondiale.
Cependant les dépenses publicitaires de la Chine risquent d’être à double tranchant pour le PCC. Le directeur financier de Meta a déclaré que la croissance la plus importante au cours du troisième trimestre 2023 a été enregistrée en Amérique latine et en Afrique, notant que « le Brésil a fortement contribué à l’accélération de la région, en partie en raison de la demande accrue des annonceurs chinois ciblant les utilisateurs au Brésil ».
Des pourparlers entre Meta et Tencent pour collaborer sur un projet de réalité virtuelle – Quest 3 Lite – pour la Chine ont été rapportés par le Wall Street Journal le 9 novembre. Mais à la fin du mois de janvier, les négociations ont apparemment été interrompues. La suspension a été signalée le 25 janvier, soit un peu moins de deux mois après que Facebook a annoncé avoir supprimé un réseau de 4 789 faux comptes chinois utilisés à des fins d’influence politique.
Pékin exerce-t-il son pouvoir sur les revenus de Facebook pour punir ce que Meta entreprend contre l’influence du PCC ?
Tout en profitant des milliards de dollars de recettes publicitaires de la Chine, Meta et M. Zuckerberg détournent apparemment le regard sur la majeure partie de l’influence du PCC ou n’appliquent que faiblement les contre-mesures.
Étant donné que Meta ne fait pas ce qu’il faut, les électeurs pourraient intervenir et forcer leurs représentants élus à interdire les publicités du PCC – ou des entreprises qu’il contrôle – car elles servent probablement davantage le PCC que les valeurs américaines. Nos représentants devraient examiner si la liberté d’expression sur Meta est affectée par le déclassement des informations dans ses algorithmes.
M. Zuckerberg possède aujourd’hui une fortune qui s’élève à près de 170 milliards de dollars, dont une trop grande partie provient de l’argent d’un régime sanguinaire connu pour son totalitarisme et son génocide, et de la rétrogradation d’informations organiques diffusées par les utilisateurs sur les violations des droits de l’homme en Chine, par exemple. Le Congrès américain a le droit de le traduire en justice avec d’autres PDG de médias sociaux douteux, notamment celui de TikTok en Chine. Cette mise à l’épreuve devrait déboucher sur une législation prévoyant des amendes sur une bonne partie des bénéfices de Meta à titre de pénalité, et à de nouvelles initiatives de lutte contre la désinformation. TikTok, quant à lui, devrait être purement et simplement interdit.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du Epoch Times.
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