Au lendemain de la Toussaint, nous nous sommes penchés sur la mystérieuse question de la mort. Que se passe-t-il quand le cœur arrête de battre ? Diverses hypothèses peuvent être évoquées.
Même si la science a fait bien des progrès, elle est encore loin de résoudre le mystère de la mort et de pouvoir prouver l’existence d’une forme de vie après la mort. « Nous disposons encore de trop peu de données pour tirer une conclusion claire à ce sujet. Il s’agit d’un sujet inconnu, sur lequel il reste encore beaucoup à découvrir”, expliquait en septembre 2023 à La Libre, Sam Parnia, médecin spécialiste des soins intensifs, concernant une étude toute récente à laquelle il a participé.
Parmi les différentes hypothèses, il y a ceux qui croient qu’il existe une autre forme de vie une fois qu’on a quitté ce corps humain, et ceux qui croient que tout est terminé une fois que le cœur arrête de battre.
Une preuve que la vie après la mort n’est pas possible ?
Le physicien Sean Caroll appartient à ce dernier groupe. Selon Gentside, ce spécialiste de la cosmologie et de la relativité générale a assuré pouvoir prouver scientifiquement que la vie après la mort n’est pas possible.
« Parce qu’il n’y a pas de particules et de forces qui peuvent contenir les informations dans votre cerveau après votre mort. L’accumulation de savoir qui vous définit n’a aucun moyen de persister », affirme-t-il dans une conférence de 2012. « Nous ne sommes pas un tas de viande dirigé par un blob spirituel. »
Aller vers l’ombre ou vers ce qui est juste et beau ?
Dans l’Antiquité, les gens croyaient que les morts ne partaient pas dans l’au-delà, mais demeuraient sur terre sous une forme immatérielle, relate Ça m’intéresse. En mourant, l’homme changeait juste d’état et passait de la lumière à l’ombre, habitant « une région sombre, froide et humide, où le soleil ne se lève jamais ». Chaque peuple avait ainsi son propre territoire où allaient ses défunts.
Un grand penseur de l’Antiquité comme Platon évoquait déjà une possible vie éternelle de l’esprit après la mort dans plusieurs de ses écrits, rappelle Sciences & Vie. Par exemple, dans Phédon, un dialogue de Platon qui rapporte la mort de Socrate, ce dernier raconte à la veille de sa mort que pour accéder à ce qui est juste et beau, l’âme doit se détacher de tout ce qui est corporel.
Les grandes religions ont toutes leur propre vision de la mort. Elles sont très bien résumées dans cette entrevue d’Alain Bouchard réalisée par Québec Hebdo. En tant que chargé de cours à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval et coordonnateur du Centre de ressources et d’observation de l’innovation religieuse (CROIR), Alain Bouchard y fait un survol de la question, avec son lot de souffrances, de renaissances, d’âmes qui retournent à leur Créateur et de notions de bien et de mal.
Et les expériences de mort imminente ?
Parmi les principaux mystères liés à la mort, on peut citer les expériences de mort imminente (EMI) vécues par des millions de personnes de par le monde. Ces personnes, croyantes ou non, ont toutes vécu le même genre de phénomènes lorsque leur cœur arrêtait de battre.
Dans la récente étude à laquelle a participé le Dr Sam Parnia, « la plupart des personnes assurent avoir été attirées, pendant leur ‘mort’, par un endroit où elles se sentaient chez elles. Elles ont aussi souvent vu une sorte de brève rétrospective de leur vie. »
Le Dr Sylvie Cafardy, gériatre spécialisé en soins palliatifs qui a étudié les EMI depuis une vingtaine d’années, expose au micro d’Europe 1 l’existence d’études prouvant que les EMI ne sont pas des hallucinations et que l’usage de drogues ou de médicaments ne favorise pas l’apparition de ces expériences, bien au contraire.
Pour ce médecin qui ne fait que rapporter les expériences de ceux ayant vécu des EMI sans se prononcer elle-même, la mort n’est pas un événement instantané. Le processus est lent et devient irréversible à un moment donné, et ceux qui ont vécu une EMI n’ont pas atteint « ce point d’irréversibilité ».
Selon une étude anglo-saxonne de 2014, près de 40% des 140 patients interrogés après avoir survécu à un arrêt cardiaque ont décrit leur EMI aux chercheurs. Ces derniers concluent que « la conscience peut être présente même quand le corps est cliniquement mort ». Toutefois, les travaux concernant les EMI ne permettent pas d’explorer le concept d’âme, rappelle la neuropsychologue belge Charlotte Martial.
Un sujet inconnu qui nécessite beaucoup d’expériences
Les scientifiques ont encore beaucoup de recherches à faire afin d’arriver à prouver quoi que ce soit. « La nature de la conscience, on ne la connaît pas. Ses liens avec le cerveau, on ne peut pas les connaître non plus. On sait qu’il y a un lien, on ne sait pas de quelle nature il est et on ne sait pas dans quel sens ça va », souligne le Dr Sylvie Cafardy.
« Tout cela nécessite encore beaucoup d’expériences, ce qui veut dire beaucoup d’hypothèses possibles. Et si on veut être vraiment scientifique, il ne faut négliger aucune piste », conclut la gériatre.
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