La ministre de la Culture Rachida Dati aurait-elle omis de déclarer des bijoux de luxe auprès de la Haute autorité de la transparence de la vie publique ?
Selon une enquête de Libération publiée ce mercredi 9 avril, la ministre de la Culture aurait oublié de faire figurer 420.000 euros de bijoux dans sa déclaration d’intérêts auprès de la Haute autorité de la transparence de la vie publique (HATVP). Créée en 2013 suite aux révélations de fraude fiscale de l’ancien ministre du Budget de François Hollande, Jérôme Cahuzac, cette institution indépendante est chargée de promouvoir la probité et l’exemplarité des responsables publics.
Elle a déclaré « néant »
La ministre de la Culture, tout comme les 34 autres ministres du gouvernement de François Bayrou nommés le 23 décembre 2024, doivent dans un délai maximal de deux mois suivant leur nomination, adresser une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts auprès de la HATVP. Celles-ci devraient d’ailleurs bientôt être rendues publiques.
Dans sa déclaration pour juin 2024, Rachida Dati avait déclaré 5,6 millions d’euros de biens, sous forme de biens immobiliers et sur divers comptes ou produits d’épargne. Cependant, elle n’a pas déclaré ses bijoux de luxe, cadeaux de l’ex-PDG de Veolia et EDF Henri Proglio.
Concernant ces oublis, nos confrères ont recensé 19 bijoux de luxe, pour une valeur totale de 420.000 euros. Dans le détail figure entre autres un collier de perles Akoya d’un montant de 12.750 euros, deux bracelets, l’un à 28.900 euros et l’autre à 36.000 euros, une montre Cartier à 29.000 euros et une autre montre Chopard à 32.000 euros. Pour tous ces biens, la maire du VIIe arrondissement de Paris a déclaré « néant ».
Un montant total « largement » supérieur à 500.000 euros
Dans son guide du déclarant, la HATVP précise cependant que tous les biens mobiliers dont la valeur unitaire est supérieure à 10.000 euros doivent être déclarés. « C’est dans cette rubrique que doivent par exemple être déclarés les bijoux, les meubles de collection et les objets et œuvres d’art mais seulement lorsque leur valeur individuelle dépasse 10.000 euros », détaille le guide.
Nos confrères soulignent que si tous les bijoux de Rachida Dati avaient été déclarés, y compris ceux dont la valeur unitaire ne dépasse pas 10.000 euros, la somme totale de ce « petit trésor » serait « largement » supérieure à 500.000 euros. Le nouveau président de la HATVP, Jean Maïa, devra donc tirer cette affaire au clair.
Elle est « parfaitement en règle » selon ses avocats
En raison de cette omission, l’élue parisienne risque d’être confrontée au soupçon de « déclaration de patrimoine mensongère ». Rappelons qu’elle a déjà été mise en examen pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire avec l’ex patron de Renault Carlos Ghosn.
De leur côté, les avocats de la ministre ont déclaré à Libération que leur cliente « est parfaitement en règle avec ses obligations déclaratives auprès de la HATVP ». Ils ont également stipulé que « la publication d’informations relatives à la possession, avérée ou non, de bijoux » relève « de la vie privée ».
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