L’activité des entreprises en Europe et au Japon, mesurée par l’indice des directeurs d’achat (PMI), a diminué pour le troisième mois consécutif en raison des restrictions imposées à cause de la pandémie du Covid-19. Cependant, le ralentissement a été plus lent, reflétant une reprise économique progressive à mesure que les restrictions sanitaires commencent à être adoucies.
« En mai, la zone euro a connu un nouvel effondrement de l’activité économique, mais les données contenaient au moins des signes rassurants qui indiquaient que le ralentissement avait probablement atteint son point le plus bas en avril », a expliqué Chris Williamson, principal économiste d’entreprise de IHS Markit, une société d’information économique qui a publié son analyse du PMI de la zone euro le 20 mai.
Selon cette analyse, les fermetures des entreprises pendant la pandémie a été de loin la cause la plus souvent citée de la chute de la production.
Le PMI composite de la zone euro, qui mesure l’activité des entreprises du secteur privé, est passé de 13,6 en avril à 30,5 en mai. Les chiffres inférieurs à 50 indiquent une contraction de l’activité – plus bas est ce chiffre plus profonde est la chute.
Tous les pays de la zone euro ont assoupli leurs mesures sanitaires en mai, ce qui explique le rebond de l’activité économique.
Cependant, même si l’on s’attend à un nouvel assouplissement des restrictions, certaines devraient rester en place jusqu’à ce qu’un vaccin soit trouvé, ce qui freinera le rythme de la reprise économique.
« La demande devrait rester extrêmement faible pendant une période prolongée, ce qui exercera une pression supplémentaire sur les entreprises. Les poussant à procéder à des suppressions d’emplois plus agressives à mesure que les programmes gouvernementaux de maintien de l’emploi arriveront à expiration. Nous nous attendons donc à ce que le PIB chute de près de 9 % en 2020, et à ce qu’une reprise complète prenne plusieurs années », a précisé M. Williamson.
Le PMI composite du Japon, selon une autre étude de la Jibun Bank/IHS Markit, a légèrement augmenté, passant de 25,8 en avril à 27,4 en mai, en raison d’une reprise dans le secteur des services. L’industrie manufacturière, cependant, a connu une nouvelle baisse – l’indice de production manufacturière qui a chuté à 31,7 en mai, contre 34,7 en avril.
« Les dernières données de l’indice PMI montrent l’impact dévastateur de l’épidémie du Covid-19 », a noté Joe Hayes, économiste chez IHS Markit.
« Alors que le Japon assouplit les mesures sanitaires, l’économie des services peut commencer sa reprise progressive », a-t-il poursuivi. « Toutefois, les dommages causés au secteur manufacturier pourraient continuer à s’aggraver, car les conditions du commerce mondial se détériorent et la reprise économique mondiale est lente. »
Les chiffres de l’activité des entreprises britanniques, selon une étude séparée d’IHS Markit, indiquent une nouvelle baisse importante de la production, bien qu’il y ait amélioration par rapport au mois d’avril.
L’indice composite de la production britannique a atteint 28,9, son plus haut niveau depuis deux mois, contre 13,8 en avril. L’industrie manufacturière s’est mieux comportée, l’indice Flash UK Manufacturing PMI atteignant 40,6 en mai, contre 32,6 en avril.
« Une amélioration de la confiance des entreprises pour l’année à venir, pour le deuxième mois consécutif, est une bonne nouvelle, tandis que l’assouplissement des restrictions dans les mois à venir devrait contribuer à stimuler l’activité dans certains secteurs à l’approche de l’été », a mentionné M. Williamson.
« Toutefois, le Royaume-Uni semble connaître une reprise d’une lenteur frustrante, étant donné le rythme probablement plus lent de l’ouverture de l’économie par rapport à d’autres pays qui ont connu moins de cas de Covid-19 », a-t-il précisé, ajoutant que l’incertitude de Brexit était susceptible d’exacerber l’effet des restrictions liées au virus et la précarité de l’emploi.
Les chiffres de l’activité économique allemande ont atteint leur plus haut niveau en deux mois, bien que l’indice composite et l’indice PMI des services et de l’industrie manufacturière, ainsi que d’autres indices, soient restés inférieurs à 50.
« Le taux de déclin de l’activité s’est considérablement ralenti depuis le pic des mesures de confinement en avril, mais nous sommes encore loin du statu quo, tandis que la voie vers la reprise reste incertaine », a déclaré Phil Smith, principal économiste chez IHS.
L’indice composite de la France a atteint son plus haut niveau depuis trois mois – 30,5 en mai, contre 11,1 en avril. L’industrie manufacturière est passée de 31,5 en avril à 40,3 en mai, soit son plus haut niveau sur deux mois.
« Comme prévu, les dernières données de l’indice France Flash PMI ont indiqué une contraction beaucoup plus lente de l’activité économique en mai, à la suite de la réouverture de certaines entreprises et de la réduction prudente des mesures de fermeture », a expliqué Eliot Kerr, économiste de l’IHS.
Néanmoins, il a noté que la forte contraction du produit intérieur brut (PIB) en France au premier trimestre, après seulement deux semaines de mesures de fermeture, suggère « qu’on peut s’attendre à une réduction énorme de l’activité économique au cours du deuxième trimestre ».
Selon les prévisions de nombreux économistes, la contraction de la production dans le monde entier atteindra son point le plus bas au deuxième trimestre. Le Bureau du budget du Congrès américain prévoit une chute trimestrielle de 37,7 % du PIB des États-Unis au deuxième trimestre, en chiffres annualisés et tenant compte des variations saisonnières.
Cependant, le troisième trimestre devrait montrer un net rebond de 21,5 %, ce qui, selon le conseiller économique de la Maison-Blanche Larry Kudlow, en ferait « le trimestre de la croissance la plus importante de l’histoire américaine ».
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant. Il est différent des autres organisations médiatiques, car nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre public. Nous n’avons pas d’autres agendas que d’informer nos lecteurs et les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant nos principes de vérité et de tradition comme guide dans notre travail.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.