Selon un nouveau rapport, une monnaie numérique émise par la Banque centrale (MNBC) se heurterait à des obstacles pour son adoption, et, nécessiterait un investissement « important et soutenu » de la part de la Banque du Canada.
« D’un point de vue pratique, l’adoption, l’acceptation et l’utilisation à grande échelle d’une monnaie numérique émise par une banque centrale pourrait s’avérer difficile, car la plupart des Canadiens ont accès à plusieurs méthodes de paiement », indique le rapport bilingue du 10 août de la Banque du Canada, qui a d’abord été obtenu par Blacklock’s Reporter.
« Néanmoins, même si l’intérêt du marché était plus grand que ce que nous suggérons, les barrières bilatérales du marché des paiements qui empêchent une adoption et une utilisation à grande échelle – ce qui serait nécessaire pour qu’une MNBC soit utile – semblent être importantes. »
En mai, la Banque du Canada a annoncé qu’elle étudiait la possibilité d’émettre une MNBC, en consultant le public sur le sujet.
« En tant que banque centrale du Canada, nous voulons nous assurer que chacun puisse toujours participer à l’économie de notre pays. Cela signifie que nous devons être prêts à faire face à tout ce que l’avenir nous réserve », a déclaré la première sous-gouverneure Carolyn Rogers dans un communiqué de presse publié le 8 mai.
Le nouveau rapport de la Banque du Canada, intitulé « Unmet Payment Needs And A Central Bank Digital Currency », souligne que certains Canadiens pourraient éprouver des difficultés à effectuer un paiement si l’argent liquide n’était plus accepté dans ce cas. En effet, 98 % des adultes possèdent un compte bancaire et une carte de débit et 87 % une carte de crédit, mais seulement 14 % d’entre eux ont abandonné les achats en espèces.
« Environ la moitié de ces personnes conservent encore de l’argent liquide, vraisemblablement par précaution », écrivent les chercheurs.
Le rapport indique également qu’environ 13 % des Canadiens ont possédé des bitcoins et que « la possession et l’utilisation d’autres crypto-instruments pour les paiements sont encore moins significatives ».
Le rapport conclut qu’un nombre important de Canadiens « n’aiment pas utiliser la technologie et sont donc réticents à effectuer des paiements en ligne ». On estime que 11 % des Canadiens ayant accès à l’Internet refusent d’effectuer des opérations bancaires en ligne et que 16 % ne font pas d’achats en ligne.
Obstacles à une adoption généralisée
Le rapport met en garde contre la combinaison de tous les facteurs qui pourraient empêcher l’adoption généralisée des MNBC, jugées « inutiles ou non désirées ». Il précise que la plupart des adultes n’ont pas de difficultés d’accès à une gamme de méthodes de paiement, « et cela continuerait probablement à être le cas dans un environnement sans numéraire ».
« Pour qu’une monnaie numérique de banque centrale axée sur les paiements réponde aux besoins de paiement non satisfaits, il faudrait que les principaux groupes de consommateurs qui ont déjà accès à une gamme d’options de paiement adoptent largement la monnaie et l’utilisent à grande échelle », écrivent les chercheurs. « Cela est nécessaire pour encourager l’acceptation généralisée des commerçants. »
Selon les auteurs du rapport, les Canadiens ne seraient guère incités à adopter et à utiliser les MNBC à grande échelle. « Si tel était le cas, l’acceptation généralisée par les commerçants serait également peu probable. Cela suggère qu’il pourrait être difficile de répondre aux besoins de paiement non satisfaits d’une minorité de consommateurs en émettant une monnaie numérique de banque centrale. »
Cette conclusion fait suite à une étude menée par la Banque du Canada avant la pandémie, selon laquelle seuls 5 % des détaillants canadiens ont cessé d’accepter l’argent liquide. Selon une enquête réalisée en 2020, le Canadien moyen possède 70 dollars dans son portefeuille, principalement des billets de 5 et 10 dollars, et conserve 185 dollars supplémentaires dans la boîte à gants de son véhicule ou dans le tiroir de sa commode.
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