Rassemblement à Paris, actions en régions : les « gilets jaunes » lancent l' »acte 2″ de leur contestation

24 novembre 2018 09:12 Mis à jour: 24 novembre 2018 09:12

Un rassemblement aux contours flous à Paris, appuyé par des actions en province : face à un pouvoir qu’ils jugent sourd à leurs demandes, les « gilets jaunes » lancent samedi « l’acte 2 » de leur mobilisation contre la hausse des carburants.

Après le succès de l’acte 1 samedi dernier, où 282 000 personnes ont bloqué axes routiers et sites stratégiques partout en France, suivi d’une semaine de blocages qui se sont progressivement essoufflés, les « gilets jaunes » veulent une nouvelle démonstration de force.

Les autorités, qui veulent éviter les débordements de la première semaine de mobilisation (deux morts, 620 civils et 136 membres des forces de l’ordre blessés), ont déployé des forces de l’ordre « à un niveau exceptionnel » à travers la France. Elles redoutent notamment l’infiltration de « réseaux violents d’ultradroite et d’ultragauche ».

Un grand rassemblement, prévu place de la Concorde à Paris, auquel plus de 36 000 personnes se sont déclarées « participants » sur Facebook, a été interdit pour des raisons de sécurité.

Mais les leaders informels des « gilets jaunes », mouvement qui a essaimé sur les réseaux sociaux loin des cadres politiques et syndicaux traditionnels, ont rejeté l’alternative proposée sur le Champ-de-Mars, refusant d’être « parqués » loin des lieux de pouvoir parisiens. Ils ont simplement annoncé -mais pas déclaré en préfecture- un rassemblement « dans le quartier des Champs-Élysées ».

Un large périmètre a été bouclé dès 06H00 autour de l’Élysée, la partie basse des Champs-Élysées, la Concorde, l’Assemblée nationale ainsi que de l’hôtel Matignon. « Sur ce territoire, aucune manifestation, aucun rassemblement, aucun cortège en lien avec les « gilets jaunes » ne pourra se dérouler », a prévenu le préfet de police M. Delpuech.

Samedi dernier, des « gilets jaunes » avaient à plusieurs reprises tenté d’approcher l’Élysée.

En outre, « un dispositif mobile », guidé notamment par des hélicoptères, sera prêt à intervenir sur de possibles « violences, voire exactions » dans Paris et « tentatives de blocages » du périphérique, selon M. Delpuech.

De rares « gilets jaunes » étaient présents au petit matin porte Maillot, dans l’ouest de Paris, a constaté une journaliste de l’Agence France Presse (AFP).

« Le gouvernement a tout fait pour diaboliser le mouvement qui va se dérouler sur Paris », déplore Clément Jonie. « On entend les députés de La République en Marche (LREM) dirent on va tenir le cap, mais le mouvement est en route, il n’est pas prêt de s’arrêter », assure ce logisticien de 47 ans habitant le Val-de-Marne.

« On veut des réformes, un équilibre des richesses. C’est le gouvernement qui tient les rênes, il faut qu’il trouve un terrain d’entente pour ne pas mettre la France à feu et à sang », ajoute Jérémy Clément, patron d’une petite entreprise de bâtiment venu de Montargis (Loiret).

Dans un communiqué signé « Les citoyens français » posté vendredi sur les réseaux sociaux, les « gilets jaunes réclamaient « une audience avec le Premier ministre ainsi que le ministre de la Transition écologique et solidaire au cours de laquelle un groupe de citoyens pourra échanger ».