Quelques centaines de manifestants se sont rassemblés mardi devant le ministère des Transports à Paris pour réclamer l’instauration d’un couvre-feu nocturne pour les trois aéroports parisiens et un plafonnement du nombre de vols annuel, comme à l’aéroport néerlandais d’Amsterdam-Schiphol, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cette mobilisation a laquelle ont participé une trentaine d’élus et des associations de riverains de Roissy-Charles-de-Gaulle, Orly et du Bourget, vise à dénoncer les effets de l’aviation sur leur santé, la nature et le climat.
Des élus et des riverains de Roissy, d’Orly et du Bourget organisent un rassemblement devant le ministère des Transports à Paris, à 18h15.
Ils demandent un plafonnement des vols sur les aéroports et un couvre-feu la nuit. pic.twitter.com/SSPXsw5RY4
— LCI (@LCI) May 9, 2023
Les manifestants, répondant notamment à l’appel de l’Association de défense contre les nuisances aériennes (Advocnar), réclament notamment la mise en place d’un couvre-feu nocturne à Roissy, première plateforme aéroportuaire française avec 57,5 millions de passagers en 2022, et l’extension d’une heure de celui en place de 23h30 à 06h00 à Orly.
Un plafonnement des vols
Ils demandant également le plafonnement à 440.000 du nombre de mouvements d’avions chaque année à Roissy, à 200.000 à Orly et à 50.000 au Bourget, premier aéroport d’Europe pour les vols d’affaires. Cette revendication rejoint celle des riverains de Schiphol qui ont obtenu du gouvernement néerlandais qu’il fixe à 440.000 le nombre maximum de vols par an dans cet aéroport d’ici 2025, contre 500.000 avant la pandémie. « Ce qui s’est passé sur Schiphol avec un État (néerlandais) qui admet qu’il y a une difficulté et qu’il faut la résoudre, c’est un modèle pour nous », a affirmé à l’AFP Gérard Bouthier, président de Drapo, une association de riverains d’Orly.
Roissy avait enregistré 505.000 mouvements d’avion en 2019, dernière année complète avant la pandémie qui a fait plonger le trafic aérien mondial. Son trafic est revenu à 87% de son niveau d’avant-crise au premier trimestre. À Orly, le plafond actuel est fixé à 250.000 mouvements par an. Il y en avait eu 221.000 en 2019, et 55.000 au Bourget.
300 élus interpellent Clément Beaune
Une limitation des vols est « une mesure nécessaire pour protéger le climat, notre santé et notre qualité de vie », estiment les manifestants. « Tous nous constatons un accroissement des nuisances aériennes et une dégradation de notre cadre de vie qui sont inacceptables », abondent près de 300 élus dans un courrier adressé au ministre délégué aux Transports Clément Beaune. Ceux-ci s’inquiètent notamment de la croissance à venir du trafic aérien après le plongeon dû à la pandémie.
Une délégation devait être reçue au ministère, selon l’entourage de M. Beaune. Cette action s’inscrit dans le cadre d’une semaine de mobilisation lancée en France, du 9 au 14 mai, à l’appel de l’Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA), avec des réunions publiques, conférences de presse, rassemblements, manifestations ou flash mobs. Sont visés, outre les aérodromes et aéroports d’Île-de-France, ceux d’Annecy, Bâle-Mulhouse, Beauvais, Cannes, Lille, Lyon, Nantes et Toulouse. D’autres actions similaires ont été lancées en Europe depuis le 20 avril, selon l’organisation.
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