La Régie autonome des transports parisiens (RATP) dispose aujourd’hui de 4000 postes vacants, dont 800 de chauffeurs de bus. Pour faire face à cette pénurie, la région Ile-de-France avait déjà évoqué, il y a quelques semaines, une prime de 2000€ pour les personnes qui se formeraient à devenir chauffeur de bus.
Depuis le début de l’été, la qualité de service se dégrade et les files d’attente s’allongent. Selon Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), « on est passé à 26% d’offres non réalisées » (sic), dont 17% d’absentéisme du côté de la RATP à Paris.
Ayant des difficultés à trouver de nouveaux chauffeurs, la Régie parisienne cherche à diminuer le taux d’absentéisme, elle a donc mis en place une prime « de présence » temporaire. Attribuée de façon progressive, elle sera de 100€ le premier mois, 150€ le deuxième et 200€ le troisième. Ce sont ainsi 450€ que pourront toucher les employés qui n’ont pas d’absence durant trois mois consécutifs. L’idée n’est pas nouvelle, certaines collectivités l’ont déjà mise en œuvre pour tenter de lutter contre l’absentéisme des fonctionnaires.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette gratification ne fait pas l’unanimité parmi les représentants du personnel, c’est même l’inverse. Pour la CGT, le fait de verser une prime exceptionnelle d’assiduité à l’ensemble des salariés, à l’exception de ceux qui ont fait grève, est discriminatoire. Pour d’autres syndicats, la mesure est injuste car certaines absences peuvent être justifiées, par exemple, en cas de maladie d’un enfant. FO va même jusqu’à parler de « provocation ». Des recours ont été déposés et il n’est pas sûr que cette prime reste en place bien longtemps, ce qui serait une bonne chose, mais pas pour les raisons évoquées plus haut.
La prime de présence, normalement, c’est le salaire et l’on peut s’interroger sur la pertinence d’un salaire bonifié en cas de présence. Qu’il existe des absences justifiées et que des employeurs en arrivent à devoir motiver leurs collaborateurs à venir travailler peut signifier deux choses : soit le salaire est trop bas et l’employé aurait intérêt chercher un emploi mieux rémunéré, soit les avantages sociaux sont disproportionnés et ils protègent l’employé de telle façon qu’il ne sent pas son emploi menacé en cas d’absentéisme. A la RATP, le déséquilibre en faveur du salarié nuit à la productivité. Que la régie publique aligne les avantages sociaux sur ceux des entreprises privées et il est probable que ses chauffeurs de bus viendront prendre leur service s’ils souhaitent garder leur emploi et toucher leur salaire.
Vivement 2025 et l’ouverture des lignes de bus à la concurrence !
Article écrit par Augustin Neyrand, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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