Le 4 décembre, le fragile secteur bancaire italien a reçu un nouveau coup quand les électeurs ont dit non à la proposition gouvernementale de réforme politique. L’incertitude politique à la suite du référendum et la démission du Premier ministre italien Matteo Renzi pourrait faire échouer la quête des banques italiennes pour lever de nouveaux capitaux.
M.Renzi a décidé de démissionner le 5 décembre, puisque près de 60% des électeurs italiens ont rejeté ses plans de réforme constitutionnelle.
Le gouvernement de Renzi avait l’intention de réformer des institutions clés, y compris le secteur bancaire. Mais seulement quelques réformes ont été mises en œuvre en raison de la complexité du processus législatif.
Le référendum visait à rationaliser le processus législatif en réduisant le pouvoir du Sénat et en donnant plus de pouvoir au gouvernement central. M.Renzi a qualifié le résultat de défaite « extraordinairement claire » pour lui. Dans un proche avenir, cela signifie que les banques ne pourront pas compter sur les aides de l’État pour régler leurs difficultés financières, et ce jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit formé.
Les problèmes des banques italiennes ont commencé pendant la crise financière de 2008. Contrairement à leurs homologues américaines, les problèmes économiques chroniques de l’Italie ont rendu plus lente leur récupération.
En ce qui concerne la croissance économique des dix dernières années, l’Italie a été le pays le moins performant de la zone euro juste après la Grèce. Par rapport à d’autres banques européennes, les banques italiennes accordent plus de prêts aux entreprises, et les années de mauvaise activité économique ont conduit à une forte augmentation des prêts douteux.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), le total des créances douteuses (non remboursables) des banques italiennes à la fin de l’année dernière s’élevait à près de 360 milliards d’euros. Ce qui représente 18% du total des prêts. Et 210 milliards d’euros de ces prêts sont considérés comme insolvables.
« Le grand volume de créances douteuses est principalement le résultat de la profonde récession », a déclaré le FMI. En outre, comme les autres banques européennes, les banques italiennes ont une faible rentabilité en raison des faibles taux d’intérêt.
Les banques italiennes souffrent également d’une mauvaise gestion et de la corruption. Les mauvaises pratiques incluent la distribution de prêts aux amis et à la famille ainsi que l’obligation des clients d’entreprise à acheter des actions dans la banque en contrepartie de prêts. Cette pratique est surnommée « kissing shares », par le Financial Times.
L’indice bancaire italien (FTSE Italia all part banks) a perdu près de la moitié de sa valeur depuis janvier de cette année. Ce sont les actions de la troisième plus grande banque d’Italie, la Monte dei Paschi di Siena (MPS), qui ont le plus souffert, en chutant de 84 %.
Les problèmes de la MPS ont été mis en lumière lors des stress tests de l’Autorité bancaire européenne en juillet. La banque était la plus faible des 51 institutions européennes. La plus ancienne institution financière du monde, fondée en 1472, doit obtenir 5 milliards d’euros en capital pour survivre.
Dans l’ensemble, les banques italiennes ont besoin d’un sauvetage s’élevant à 45 milliards d’euros pour l’ensemble du secteur, selon les médias italiens. Cependant, les banques peuvent ne pas être en mesure de lever l’argent via des investisseurs, laissant le gouvernement comme dernier recours.
Un sauvetage par le gouvernement, cependant, peut conduire à une perte de la confiance des investisseurs dans le secteur bancaire italien et une nouvelle crise de la zone euro.
« L’Italie reste un risque économique, peut-être le plus important, pour l’avenir de l’euro et de l’Europe », a écrit Robert Kahn, économiste du Council on Foreign Relations.
Version anglaise : Referendum Worsens Italy’s Banking Crisis
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