De nouveaux rassemblements d’enquêteurs ont eu lieu lundi partout en France pour dénoncer le projet de réforme de la police judiciaire, présentés par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Au global, quelque 1200 membres de la PJ se sont rassemblés à midi devant leurs services, selon l’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ), créée contre la réforme. À Versailles (Yvelines), une cinquantaine de policiers se sont réunis munis de pancartes « oui au moratoire, non à l’entêtement », a constaté une journaliste de l’AFP.
« C’est le projet de réforme le plus dur qui va s’appliquer, celui prévu depuis l’été dernier, contre lequel on se bat », a dénoncé Stéfanie Duchâtel, secrétaire générale de l’ANPJ. « A part un vague changement de didactique, aucune concession n’a été faite face aux attentes et aux craintes des enquêteurs de la police judiciaire », a-t-elle regretté.
Une direction départementale commune des services de police contestée
L’ANPJ prévoit de solliciter une audience auprès du président Emmanuel Macron, selon elle « seul interlocuteur possible pour arbitrer une crise qui engage la sécurité des citoyens et la responsabilité de l’État ». Vendredi, dans un courrier au personnel de la PJ, Gérald Darmanin a rejeté la proposition du Sénat de repousser la mise en place de la réforme après les JO 2024 et confirmé son entrée en vigueur dès la fin 2023.
Il n’a pas renoncé non plus à la mise en place d’un directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet, qui aura autorité sur tous les services de police d’un département : renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et PJ. Le ministre a toutefois annoncé la création d’un poste de directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN) ayant autorité sur la PJ et la PAF dans certains départements. Dans les autres, ce sont les DDPN qui auront autorité sur la PJ.
Réforme de la police judiciaire : « Nous serons prêts pour décembre 2023 », promet Gérald Darmanin https://t.co/SprUfHROuB
— Public Sénat (@publicsenat) February 14, 2023
« Un passage en force », selon un représentant de l’ ANPJ
Il s’agit d’un « passage en force » de Gérald Darmanin qui a « enfoncé le clou » en ne concédant que des « mesures cosmétiques », a dit à l’AFP un représentant de l’ANPJ à Lille, où une cinquantaine de policiers étaient rassemblés sous des affiches « Non à la DIPN ». « Demain, au lieu d’avoir des « silos », on aura un énorme millefeuille où certains départements devront dépendre du bon vouloir de renforts du département d’à côté », a déclaré à Bordeaux Franck Nicole, secrétaire général adjoint de l’ANPJ.
A Marseille, l’un des fiefs de la contestation, une centaine de manifestants étaient présents. « Il y a des départements dans lesquels il n’y aura plus de PJ indépendante, c’est ahurissant. Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de corruption ou de réseaux mafieux dans les Alpes-Maritimes ou le Var », a dénoncé Thomas, porte-parole de l’ANPJ locale, en réaction à la carte sur l’articulation des DIPN et des DDPN diffusée vendredi.
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