Emmanuel Macron a affirmé dimanche au Parisien qu’il n’était « pas favorable à la suppression du poste de Premier ministre », à l’inverse de son prédécesseur, dans le cadre d’une réforme des institutions pour laquelle il soumet « plusieurs questions à réflexion ».
Confirmant sa volonté d’avancer sur le sujet des institutions, quand bien même les présidents des assemblées estiment que le chantier n’est pour l’heure pas prioritaire, M. Macron a affirmé qu’il allait leur « transmettre une proposition », « pour voir ce sur quoi il y aurait un chemin ».
Parmi ces mesures, « je ne suis pas favorable à la suppression du poste de Premier ministre », a indiqué le chef de l’État aux lecteurs du Parisien, alors que François Hollande avait prôné la disparition de la fonction. Le président de la République a aussi mis en avant « la question de la souveraineté populaire ». « Faut-il ouvrir ou pas le champ du référendum, du référendum d’initiative partagée (RIP), faut-il plus de proportionnelle à l’Assemblée, faut-il aller vers un règlement des assemblées qui évite le blocage sans aller à la situation qu’on a connue ? », s’interroge-t-il.
Il évoque aussi la « réforme de notre autorité judiciaire » et « celle d’une vraie décentralisation ». Le président (LR) du Sénat Gérard Larcher (LR) a exprimé samedi sa réticence à engager une réforme des institutions, s’interrogeant sur l’opportunité du « moment », tandis que la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) s’est dite à la mi-avril favorable à une telle réforme, avec un « renforcement des pouvoirs du Parlement » et « plus de participation citoyenne » mais pas tout de suite.
De larges compromis trans-partisans pour une révision de la Constitution
Début février, Emmanuel Macron avait rouvert discrètement le dossier de la réforme des institutions, présenté par son camp comme l’un des grands chantiers de l’après-réforme des retraites, en recevant successivement à l’Élysée François Hollande et Nicolas Sarkozy, en prélude, disait-on alors, à la création d’une « commission trans-partisane » pour rénover les institutions, promise avant sa réélection l’an dernier.
Toute révision de la Constitution présentée par l’exécutif doit être adoptée dans les mêmes termes par les deux chambres du Parlement, et obtenir in fine une majorité des trois cinquièmes des parlementaires, ce qui nécessite de larges compromis trans-partisans.
Durant son premier quinquennat, le président avait buté sur le Sénat majoritairement à droite, et échoué à faire aboutir une réforme qui prévoyait une dose de proportionnelle dans le mode d’élection des députés, la réduction du nombre de parlementaires, mais aussi la limitation de leur mandat à trois consécutifs.
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