Mardi 10 janvier, la Première ministre Élisabeth Borne a présenté la réforme des retraites, engagement phare du président réélu Emmanuel Macron, confirmant un report de l’âge légal de départ qui laisse augurer une vive opposition dans la rue et au Parlement.
À compter du 1er septembre, l’âge légal de départ sera donc « relevé progressivement de trois mois par an pour atteindre 64 ans en 2030. Nous serons donc à 63 ans et 3 mois à la fin du quinquennat » en 2027, a détaillé Élisabeth Borne.
« Nous n’irons pas plus loin que les 43 ans de cotisation prévus par la réforme Touraine pour partir avec une retraite à taux plein. Mais nous atteindrons cette cible plus vite, en passant à un rythme d’un trimestre par an », a-t-elle développé. Il faudra donc avoir cotisé 43 ans dès 2027 au lieu de 2035 pour une retraite à taux plein.
Quand un auditeur de 58 ans explique qu’il vient d’être mis au chômage, qu’il touchera moins d’indemnités moins longtemps, qu’il a envoyé des dizaines de cv sans réponses, que sa retraite s’éloigne avec la réforme des retraites,
✅Tout le pipeau de Borne & Macron s’effondre https://t.co/JN1JP6yFCb— Philippe Murer ?? (@PhilippeMurer) January 3, 2023
Les « petites retraites augmentées »
Autre mesure-phare sur laquelle le gouvernement compte pour faire accepter la réforme : le relèvement à 85% du Smic net, soit 1200 euros brut actuellement, de la pension minimum pour les carrières complètes, une mesure étendue aux actuels retraités. « Près de deux millions de petites retraites vont être augmentées », a fait valoir Élisabeth Borne.
La réforme comprend également un dispositif « adapté » pour les carrières longues, « pour qu’aucune personne ayant commencé à travailler tôt ne soit obligée de travailler plus de 44 ans », selon le gouvernement.
Elle « actera l’extinction des principaux régimes spéciaux », subsistants, à savoir « les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche des industries électriques et gazières et à la Banque de France » seront notamment affiliés au régime général pour la retraite, a précisé la Première ministre. En outre, le gouvernement veut créer un « index seniors » que les entreprises de plus de 50 salariés devront publier. Une mesure qui suscite l’hostilité du patronat.
Les syndicats vent debout
Au plan social, la suite ne fait guère de doute : réunis en fin d’après-midi à la Bourse du travail à Paris, les dirigeants des huit grands syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) devraient appeler à une première journée de manifestations et de grèves le 19 ou le 24 janvier.
« Si Emmanuel Macron veut en faire sa mère des réformes (…), pour nous ce sera la mère des batailles », résume Frédéric Souillot, patron de Force ouvrière.
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