« Nous voulons faire front », « nous allons nous battre », « nous serons une opposition déterminée », a affirmé mercredi le président des sénateurs PS Patrick Kanner, à la veille du coup d’envoi dans l’hémicycle du Sénat de l’examen du projet de réforme des retraites.
Le sénateur a dénoncé une réforme « bricolée », « pas juste », « pas utile », au cours d’une conférence de presse commune avec la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Éliane Assassi et le président du groupe écologiste Guillaume Gontard. Il a rappelé qu’il présenterait, « selon toute vraisemblance vendredi matin », au nom des trois groupes de gauche, une demande de référendum. Celle-ci n’a guère de chance d’aboutir, la droite et le centre, favorables à la réforme portant l’âge de départ en retraite à 64 ans, étant majoritaires au Sénat.
Vœu d’ « un vote sur l’article 7 »
Outre plusieurs centaines d’amendements, les groupes CRCE et écologiste ont aussi déjà déposé chacun une motion de rejet du texte en bloc. « Nous souhaitons un vrai débat de fond, nous atteindrons l’article 7 (sur l’âge légal de départ, ndlr) et nous demanderons sa suppression naturellement », a confirmé P. Kanner. « Les Français doivent savoir qui vote et qui vote quoi quand il s’agit de leur avenir », a-t-il ajouté. « Nous voulons un vote sur l’article 7 », a appuyé É. Assassi, fustigeant « un véritable coup de force démocratique », mais aussi « un débat qui patauge dans des tractations bien opaques entre le gouvernement et la majorité du Sénat ».
Réforme des retraites au #Sénat : « Si le 7 mars il y a une grande mobilisation, si les salariés disent non, si les retraités eux-mêmes défilent, je peux vous assurer que cela peut influencer le débat parlementaire » @PatrickKanner #QAG pic.twitter.com/15VjtQYYu5
— Public Sénat (@publicsenat) March 1, 2023
La gauche souhaite cependant que le vote sur cet article clé n’intervienne qu’à l’issue de la grande journée de mobilisation du 7 mars. Patrick Kanner a évoqué un « gentleman’s agreement » dans ce sens qui aurait été acté mercredi matin lors d’une réunion des présidents de groupe autour du président du Sénat Gérard Larcher (LR).
Interrogé en marge des questions d’actualité, le président du groupe centriste Hervé Marseille n’a pas confirmé, rappelant que la majorité sénatoriale souhaitait « aller au bout des débats », mais qu’ « on n’est pas obligé d’utiliser dès demain l’article 38 du règlement du Sénat » qui permet d’abréger la discussion sur un article ou un amendement.
« Globalement nous voulons que les 20 articles soient étudiés », a encore dit Patrick Kanner, Éliane Assassi semblant moins affirmative. « Ce n’est pas nous qui avons choisi le temps contraint », a-t-elle souligné. « On prendra le temps nécessaire pour débattre », a renchéri Guillaume Gontard, pour qui « ce n’est plus une réforme, c’est un jeu de poker-menteur ».
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