Sur la question des transplantations d’organes, les autorités chinoises pourraient bien adopter la même attitude que des candidats aux élections : si vous trébuchez, faites comme si rien ne s’était passé.
Ce serait au moins une explication plausible sur le silence entretenu à la 491ème des 500 « questions les plus fréquemment posées » sur le site internet de la Fondation pour le développement de la transplantation d’organes en Chine, une agence d’État de promotion des dons.
Début août, la question posée était : « Est-ce que les prisonniers peuvent demander à faire don de leurs organes après leur mort ? »
Réponse : « Tant qu’ils respectent les critères essentiels du don d’organe, avoir un organe en bon état de fonctionnement, être volontaire, ne pas recevoir de quelconque compensation en échange, les prisonniers peuvent tous faire don de leurs organes. »
Cette question-réponse apparaît étrange, d’autant plus qu’elle vient contredire la politique de la réforme des transplantations d’organes officiellement annoncée par les autorités chinoises. C’est l’American Journal of Transplantation qui a relevé cette question intrigante le mois dernier, question qui, d’après les auteurs de l’article, « donne l’impression qu’il n’y a eu aucune remise en question ».
Le porte-parole des transplantations d’organes en Chine, Huang Jiefu, promet depuis décembre 2014 que plus aucun organe ne serait prélevé dans les rangs des prisonniers.
On ne sait toujours pas pourquoi une telle question figure sur un site semi-officiel de Chine, appartenant à la fondation dirigée par Huang, alors qu’elle vient contredire ses promesses publiques.
Mais il semble que la réponse à cette question est devenue gênante. Courant août, après qu’Epoch Times ait rapporté l’aberration de la Q-R à plusieurs médecins chinois et occidentaux, celle-ci a été modifiée.
« Est-ce que les informations sur les dons seront médiatisés à grande échelle ? » pose la nouvelle question. (Non, étant la réponse.)
La question de savoir si oui ou non des condamnés à mort sont utilisés comme source d’organes reste sans réponse. La Chine n’a en effet pas voté de nouvelle loi bannissant l’usage d’organes venant de prisonniers, et n’a pas non plus révisé les réglementations de 1984, leur permettant de faire un usage de ces organes.
Un e-mail envoyé à la fondation demandant une explication n’a pas eu de réponse. L’échec de faire ces changements promis a mené la communauté de transplantation internationale à blâmer le système chinois, ainsi qu’à des reproches en public venant de l’ancien président de la Transplantation Society, lors d’une importante conférence à Hong Kong, fin août.
Pendant ce temps, l’attention reste concentrée sur la question de savoir si la principale source d’organes n’a pas seulement été les condamnés à mort, comme l’affirme la Chine, mais plutôt des prisonniers de conscience exécutés illégalement – principalement des pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle dont l’élimination est visée depuis 1999.
La Chambre des représentants des États-Unis a passé en juin une résolution condamnant cette pratique, des documentaires sur le sujet ont gagné de prestigieuses récompenses, et la question a amené un nombre croissant de comptes-rendus publiés dans le New York Times.
À ce sujet, les autorités chinoises ont fourni encore moins d’explications que pour la question supprimée. « Ridicule ! » était tout ce qu’à répondu Huang Jiefu, un ancien vice-ministre de la santé, à la conférence de Hong Kong, refusant de répondre à un rapport de quelques centaines de pages de preuves détaillées par les enquêteurs.
Article en anglais : Deleting a Question and Declining an Answer on Organ Transplant Reform in China
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