L’Allemagne a voulu « envoyer un signal » à Rome en suspendant l’accueil volontaire de demandeurs d’asile, prévu par les accords européens, compte tenu du refus de l’Italie d’appliquer sa part de l’accord, a indiqué vendredi un porte-parole du gouvernement.
Les relocalisations prévues dans le « mécanisme volontaire de solidarité européen » pourront reprendre « à tout moment si l’Italie remplit son obligation de reprendre les réfugiés conformément aux règles de Dublin », a assuré ce porte-parole, réfutant les critiques sur un manque de « solidarité » de l’Allemagne.
Ce mécanisme européen organise une relocalisation des demandeurs d’asile depuis le pays d’arrivée dans l’UE vers d’autres Etats membres volontaires, afin de soulager des Etats comme l’Italie et la Grèce, qui sont des portes d’entrée sur le territoire de l’Europe.
Les relocalisations depuis l’Italie suspendues jusqu’à nouvel ordre
L’Allemagne a expliqué cette semaine avoir informé Rome fin août que les relocalisations depuis l’Italie étaient suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Cette décision a été rendue publique alors que l’Italie fait face à un afflux record de migrants sur l’île italienne de Lampedusa où quelque 11.000 personnes sont arrivées depuis lundi, selon le ministère italien de l’Intérieur, soit plus que la population de l’île dont les capacités d’accueil sont saturées.
Le gouvernement allemand a dit vendredi suivre « avec inquiétude » la situation à Lampedusa.
« L’Allemagne est très solidaire et a accueilli beaucoup de réfugiés et continue d’en accueillir », a relevé le porte-parole, soulignant que Berlin était toujours engagé dans le mécanisme européen de relocalisation avec d’autres pays.
Des accords de Dublin : le pays d’arrivée d’un migrant dans l’UE traite sa demande d’asile
Berlin reproche à Rome d’avoir suspendu l’application des accords de Dublin qui prévoient que le pays d’arrivée d’un migrant dans l’UE traite sa demande d’asile et accepte en conséquence de reprendre les demandeurs d’asile qui déposent un dossier dans d’autres pays.
« Cette partie du deal n’est pas honorée pour le moment par le gouvernement italien », a souligné le porte-parole, selon lequel des discussions sont en cours avec Rome.
Dans le cadre du mécanisme volontaire de relocalisation, Berlin a jusqu’à présent accepté le transfert de 1.700 demandeurs d’asile arrivés dans le sud de l’Europe, sur les 3.500 personnes qu’elle s’est engagée à accueillir.
La question de l’immigration redevient très sensible en Allemagne dans un contexte de hausse de l’immigration clandestine et de prise en charge d’environ un million de réfugiés ukrainiens déplacés par la guerre.
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